Fortis 775 postes supprimés en France

775 postes de Fortis Banque France sur un total de 1378 devraient être supprimés à l’occasion de la fusion prévue en mai entre la filiale de la banque Belge et BNP Paribas, sans départs contraints, a-t-on appris mercredi 2 décembre auprès des syndicats et de la direction.

Début novembre, les syndicats de BNP Paribas Fortis avaient été informés de la perte nette de 750 emplois, au cours d’un conseil extraordinaire.

« 750 emplois seront supprimés en trois ans sur la base du turn over et des départs volontaires » a déclaré à la presse Baudoin Prot, à l’occasion de la présentation aux investisseurs du plan d’intégration de Fortis Banque, rebaptisée BNP Paribas Fortis.

Plus précisément sur les 1378 salariés, 603 rejoindront des postes créés au sein de BNP Paribas pour gérer les activités issues de Fortis Banque France, et 775 seront intégrés en remplacement de salariés de BNP Paribas partis dans le cadre du turnover naturel.

BNP Paribas Fortis a annoncé dans son plan industriel, la réalisation de 900 millions d’euros de synergies annuelles prévues dès 2012, soit un montant supérieur aux 500 millions avancés en mai dernier par le groupe.

Les synergies d’un total de 900 millions d’euros se composent de 850 millions d’euros de synergies de coûts portant sur l’organisation, les systèmes d’information, les locaux, les achats et les ressources humaines jusqu’en 2012.

La direction veut recentrer BNP Paribas Fortis sur ses métiers de base, en réduisant le nombre d’activités risquées. La direction s’est donnée notamment comme objectif de créer au Luxembourg le numéro un de la banque privée. La branche « Corporate and Investment Banking » est la plus touchée avec 368 millions d’euros de synergies de coûts liées à l’intégration des activités du Merchant Banking de Fortis sur la plateforme mondiale de Corporate and Investment Banking de BNP Paribas.

Le turnover des directeurs financiers se stabilise

Selon une des dernières enquêtes réalisées par Deloitte Conseil sur le taux de rotation des directeurs financiers des sociétés du SBF 120 sur l’exercice 2008, le turnover des DAF s’est stabilisé. En 2008, le turnover annuel moyen des directeurs était de 12%, contre 15% en 2007. Lors des trois années précédentes, 73% des directeurs financiers qui évoluaient vers un poste de direction générale y accédaient par promotion interne. Ils n’étaient plus que 42% en 2008.

Toujours selon la même enquête, la tendance des recrutements de directeurs financiers en 2008 a été à la prudence. Les personnes recrutées étaient déjà directeurs financiers ou directeurs de la stratégie. 75% d’entre elles venaient du même secteur d’activité.

Par ailleurs 61% des directeurs financiers sortant en 2008 avaient moins de 2 ans d’ancienneté dans le poste contre 11% en 2007. Les « jeunes » DAF ont fait les frais de la crise.

La tendance du passage de directeur financier à directeur général se confirme. Après en moyenne 3 ans et 4 mois en poste, 50% des directeurs financiers obtiennent un poste de direction générale. Pour Antoine Reiss, associé de Deloitte Conseil, ce pourcentage n’est pas un hasard : « Dans une période de marasme économique, un bon nombre de groupes ont souhaité mettre l’accent sur une gestion resserrée. Le directeur financier est le membre du comité exécutif le plus légitime pour piloter les actions de gestion de crise ».

Dans une étude comparable réalisée aux Etats-Unis, on note en 2008 un turnover des directeurs financiers de 20%. Comme le pays a été frappé le premier par la récession, les directeurs financiers ont peut-être été plus nombreux à être victimes des restructurations.

« Si tel est le cas, il se pourrait qu’on note le même phénomène en France, lors de l’analyse des rapports annuels de l’exercice 2009 » indique Jean Michel Demaison, Senior Manager chez Deloitte Conseil.

Les étudiants de Harvard évitent la finance

Selon le très réputé journal de l’université de Harvard, le Harvard Crimson, de moins en moins d’étudiants de la Harvard Business School choisissent de poursuivre une carrière en finance. L’indicateur annuel Harvard MBA, réalisé par des consultants en finance et Ray Soifer étudiant à Harvard, conseillent les investisseurs de vendre quand 30% ou plus de la promotion de la Business School choisissent la finance et encouragent les investisseurs à acheter si 10% ou moins font ce même choix.

Cette année 28% les diplômés de l’école ont choisi la banque d’investissement, les hedge funds et le private equity comparé au record de 41% de 2008 selon le rapport Soifer.

« C’est un signal positif, mais ce n’est pas un signal d’achat » déclare Soifer, ajoutant qu’il faut remonter à 1983 pour voir un signal d’achat clair sans ambigüité.

Patrick S. Chun, co-président de l’association étudiante de la HBS, explique qu’il voit des étudiants qui étaient intéressés par la finance se tourner progressivement vers des carrières d’entrepreneurs ou de fonctionnaires.

« Avec les contribuables actionnaires des plus grandes banques, il est difficile de faire la différence entre des emplois publics et des emplois dans l’industrie financière », déclare Chun.

Selon le rapport Soifer, l’indicateur a atteint son plus bas en 1937, quand seulement 1% des étudiants décidèrent d’aller travailler à Wall Street.

La place des femmes dans les départements financiers et comptables

Les inégalités hommes-femmes se creusent en France. Un classement du Forum économique mondial avait classé la France en 18e position, en recul de trois places par rapport à l’année précédente au regard de quatre critères dont la participation économique. Qu’en est-il en finance ? Le cabinet Robert Half a mené une enquête sur la place des femmes dans les départements financiers et comptables auprès de 5 3000 responsables financiers et ressources humaines dans 20 pays dont la France.

Pour 63% des managers consultés en France, le nombre de femmes dans le département financier et comptable est resté stable. 65% admettent que les salaires pour les hommes sont plus élevés à poste équivalent que pour les femmes. Un consensus se dessine sur la difficulté de faire une carrière en finance en tant que femmes. Parmi les principaux freins sont évoqués principalement les horaires importants, le manque de parité homme / femme au sein des directions générales ou encore l’absence de femmes dans les directions financières et comptables.

Le retour des bonus en Grande Bretagne

Les bonus sont de retour. Il est encore trop tôt pour l’interpréter comme une reprise de l’activité en finance et donc de l’emploi mais ce retour mérite d’être signalé. Comme le révèle le journal Le Monde six milliards de livres (6,6 milliards environ) ont été prévus cette année pour les professionnels de la City. Plus d’an après la faillite de Lehman Brother, les banques affichent de nouveaux de fortes performances et renouent aves les profits.

Les Etats-Unis suivent la même tendance. Selon le Wall Street Journal, les bonus 2009, déjà en hausse de 20% par rapport à ceux de 2008, dépasseront ceux de 2007, une année record en matière de rémunération. Chez Goldman Sachs, les bonus devraient atteindre 23 milliards de dollars.

Un institut Britannique de prévision, le CEBR, estime que les bonus vont passer de quatre milliards à six milliards de livres. Selon ce même institut il faudrait attendre encore 5 ans pour retrouver les niveaux comparables à ceux d’avant la crise.

Jeune diplômé recherche emploi désespérément

Les jeunes diplômés sortis en 2008 ont du mal à intégrer le marché de l’emploi et la promotion 2009 est en plus mauvaise posture encore. C’est ce que révèle l’enquête publiée le 2 octobre de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) sur la situation professionnelle de la promotion 2008. Cette étude, réalisée entre avril et mai 2009 auprès de 4.040 diplômés de niveau bac +4, annonce des chiffres bien moins encourageants que ceux publiés en juin par la Conférence des grandes écoles (voir notre article du 29 juin 2009).

Seulement 68% des jeunes diplômés étaient embauchés huit mois après leur sortie contre 82% un an auparavant. Et le secteur de la finance, qui subit les répercussions de la crise financières depuis le deuxième semestre 2008, est encore plus touché : seuls 64% des jeunes diplômés 2008 avaient trouvé un emploi contre 83% en 2007.

Les conditions d’embauche se sont elles aussi dégradées : 54 % des jeunes diplômés ont signé un contrat à durée indéterminée (CDI) contre 61 % l’année précédente et 64 % ont accédé au statut de cadre, contre 70 % en 2008. Les évolutions récentes ne modifient pas la hiérarchie des diplômes. Les taux d’emploi les plus élevés reviennent aux étudiants d’écoles de commerce et de gestion (73 %) et les plus faibles à ceux de l’université (61 %).

Un mauvais moment à passer

8 jeunes diplômés sur 10 estiment que la crise est inquiétante et grave, et 66% trouvent que le terme révoltant correspond à la situation actuelle. Ils sont en outre 56% à penser qu’elle sera durable.

Pourtant, même si plus de la moitié pense que la situation économique ne va pas vite s’améliorer, l’avenir est envisagé avec relative confiance. 83% des jeunes disent avoir confiance dans leur propre avenir et 66% dans l’avenir de leurs proches… même si en juin 2010, la promotion suivante arrivera à son tour sur le marché du travail.

La hausse continue du prix des MBA

Dans le contexte particulier de la crise financière il est légitime de s’interroger sur l’intérêt de poursuivre un MBA et sur le coût du programme.

Le MBA est depuis longtemps un sésame pour réussir sa carrière en finance notamment pour les candidats expérimentés sans expérience en finance qui veulent donner un nouvel élan à leur carrière. Le journal The Economist s’est interrogé récemment sur l’intérêt de suivre un MBA suite à l’inflation des coûts de scolarité.

Selon The Economist le prix moyen d’un MBA du Top 10 des MBA américains est de 46 839 $ en 2008 soit une augmentation de 4,9% par rapport à l’année précédente. A titre de comparaison un MBA de 2 ans à Harvard vous aurait couté il y a 10 ans 54 000 $ comparé au 92 000 $ aujourd’hui sans compter tous les autres frais qui viennent s’ajouter au coût initial de la formation. Il est vrai que les services fournis aux étudiants ne sont pas non plus les mêmes qu’il y a 10 ans (Centre carrière, coaching individuel…). La crise semble avoir contenu la hausse des prix cette année mais pas pour très longtemps. Il faut savoir que le prix n’est pas un critère de décision et c’est plus la réputation de l’école qui décide le candidat à postuler et qui peut lui garantir un vrai retour sur investissement.

Les départements finance et comptabilité, épargnés par la crise ?

Le marché de l’emploi des financiers et des comptables ne serait pas plus touché par la crise que les autres secteurs. C’est ce que révèle une étude réalisée par Robert Half dans 19 pays auprès de 5.000 directeurs des ressources humaines et directeurs financiers.

Selon ce sondage, 51% des personnes interrogées considèrent que les employés des départements financiers et comptables risquent autant d’être licenciés que leurs collègues d’autres départements (moins pour 30% et plus pour 8%). Selon Fabrice Coudray, Director de Robert Half International France, « même si les derniers mois ont largement démontré que la crise n’épargnait personne, le marché de l’emploi des financiers et des comptables est resté plus épargné que d’autres (-18% contre -40/60%)».

Des chiffres encourageants

Les résultats sont rassurants. En France,60% des directeurs des ressources humaines et des directeurs financiers pensent que les fonctions financières et comptables sont autant exposées que les autres à la crise et aux licenciements, 18% qu’elles le sont moins et 9% qu’elles le sont plus.

Toujours selon cette étude, la plupart des pays partagent ce constat. Le chiffre atteint 50% des répondants en Espagne et en Suisse, 51% en Autriche et au Royaume-Uni, 52% à Singapour, 53% en Irlande et aux Pays-Bas, 55% en Belgique, 56% en Italie, 57% à Hong Kong, 61% au Luxembourg, 62% en Allemagne et même 65% au Brésil.

A noter que dans certains pays, ces fonctions seraient même moins exposées que les autres, notamment en République Tchèque, au Japon et à Dubaï.

Retour à la normale en 2013 pour l’emploi en finance

Selon un rapport publié par les autorités municipales de la City de Londres le secteur financier en Europe devrait retrouver ses niveaux d’emploi d’avant la crise à partir de 2013. L’Angleterre aura été le pays le plus durement touché par la crise avec une perte nette de 10 000 emplois dans le secteur de la banque, de l’assurance et de la gestion des fonds sur 4 ans.

Les banques européennes et les institutions financières ont supprimé 140 000 emplois depuis le troisième trimestre 2007. Elles devraient supprimer plus de 84 000 emplois encore cette année, dont 35 000 en Angleterre. Pour rappel, les services de l’industrie financière en Europe représentent 219 milliards d’euros et emploient plus de 1,4 millions de personnes.

Un retour des bonus très critiqué

Après plusieurs personnalités, parmi lesquelles Christine Lagarde, c’est au tour de Dominique Strauss-Kahn de s’exprimer sur les rémunérations variables. Le directeur général du Fonds monétaire international s’est ainsi dit « scandalisé » par le retour des bonus dans les banques. « C’est quelque chose qui a créé des drames et qui en créera encore si on n’y met pas un frein », a-t-il affirmé lors d’un entretien mis en ligne sur le site internet de la chaîne de télévision France 24.

Dominique Strauss-Kahn a déploré qu’on n’ait pas encore réussi à mettre en place des réglementations pour encadrer les rémunérations et éviter les prises de risques à l’origine des crises financières. « Il faut empêcher le retour d’un capitalisme non régulé », a-t-il déclaré, rappelant que le FMI n’a aucun pouvoir de réglementation sur les entreprises.

Les banques anglo-saxonnes mauvaises joueuses

Dans la ligne de mire : certaines banques, en particulier anglo-saxonnes, qui ont récemment recommencé à offrir des bonus garantis pour recruter ou garder des salariés. « Je sais pour l’avoir vérifié auprès des banques françaises que certaines banques étrangères ne jouent pas le jeu, et qu’en particulier les banques basées à Londres ou à New York s’affranchissent joyeusement de principes déclarés par les uns ou les autres et continuent à fonctionner comme avant », avait affirmé Christine Lagarde (Le Figaro.fr)

Selon la ministre, cette situation pénaliserait les banques françaises qui ont, selon elle, interdit les bonus garantis. A terme, le risque est d’assister à un exode des institutions financières françaises vers des places plus permissives. Calyon, la banque d’investissement du Crédit Agricole, est en train de développer sa filiale de courtage Cheuvreux à Londres. Même mouvement pour Natixis. La prochaine réunion du G20 à l’automne sera l’occasion d’harmoniser les pratiques.