Dossier Audit & Conseil 2013 – Des opportunités pour les jeunes diplômés et les expérimentés sur certaines compétences

Dans un contexte de recrutement tendu pour les jeunes diplômés et les expérimentés, les cabinets d’audit font figure d’exception et annoncent encore des chiffres réjouissants, certes. Les cabinets d’audit ont prévu de recruter encore cette année de nombreux jeunes diplômés mais également des profils expérimentés.

Pour 2013 c’est plus de 5000 recrutements annoncés par les principaux cabinets d’audit.

PwC prévoit d’embaucher 1100 collaborateurs en 2013 dont 500 jeunes diplômés et un peu plus de 200 expérimentés pour des postes d’auditeurs financiers, de consultants en management, de consultants en stratégie, d’avocats juristes ou fiscalistes, d’analystes en transactions et d’experts comptables ou en formation d’expert comptable.

Pour Deloitte c’est 1200 recrutements planifiés sur l’année dont 800 jeunes diplômés dans l’ensemble de ses activités d’audit, de conseil, de transaction services, d’expertise comptable, de conseil juridique et fiscal. Pour les jeunes diplômés Deloitte recherche exclusivement des étudiants Bac +5 issus d’écoles de commerce, d’écoles d’ingénieurs ou d’universités. Pour les profils expérimentés c’est plus de 400 recrutements prévus.

Le cabinet d’audit et de conseil Mazars va recruter 400 collaborateurs en 2013 dont 300 jeunes diplômés. Les postes seront à pourvoir dans l’audit financier, le conseil en organisation et management, l’audit et le conseil en systèmes d’information, l’accompagnement comptable et financier.

KPMG annonce le chiffre de 1350 recrutements pour 2013 donc 750 CDI jeunes diplômés et expérimentés. KPMG recrutera essentiellement des auditeurs, des consultants pour l’activité advisory et des experts comptables conseil.

Ernst & Young devrait rester sur les mêmes tendances que 2012 avec plus de 700 jeunes diplômés et 100 expérimentés.

À lire

”L’objectif principal est de former les leaders de demain”, Laurent Choain, Chief HR Officer, Groupe Mazars.

« La concurrence est très importante entre les candidats qui ont trois à quatre saisons d’audit pour les postes en entreprise », Sophie Joannes, Manager de l’équipe Audit, Conseil et Expertise de Fed Finance.

« Pour l’instant nous constatons surtout des recrutements initiés suite à des remplacements, plutôt qu’à des créations de postes », Béatrice Boiteau, National Business Manager chez Hays en Audit & Expertise Comptable.

Jeune diplômé recherche emploi désespérément

Les jeunes diplômés sortis en 2008 ont du mal à intégrer le marché de l’emploi et la promotion 2009 est en plus mauvaise posture encore. C’est ce que révèle l’enquête publiée le 2 octobre de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) sur la situation professionnelle de la promotion 2008. Cette étude, réalisée entre avril et mai 2009 auprès de 4.040 diplômés de niveau bac +4, annonce des chiffres bien moins encourageants que ceux publiés en juin par la Conférence des grandes écoles (voir notre article du 29 juin 2009).

Seulement 68% des jeunes diplômés étaient embauchés huit mois après leur sortie contre 82% un an auparavant. Et le secteur de la finance, qui subit les répercussions de la crise financières depuis le deuxième semestre 2008, est encore plus touché : seuls 64% des jeunes diplômés 2008 avaient trouvé un emploi contre 83% en 2007.

Les conditions d’embauche se sont elles aussi dégradées : 54 % des jeunes diplômés ont signé un contrat à durée indéterminée (CDI) contre 61 % l’année précédente et 64 % ont accédé au statut de cadre, contre 70 % en 2008. Les évolutions récentes ne modifient pas la hiérarchie des diplômes. Les taux d’emploi les plus élevés reviennent aux étudiants d’écoles de commerce et de gestion (73 %) et les plus faibles à ceux de l’université (61 %).

Un mauvais moment à passer

8 jeunes diplômés sur 10 estiment que la crise est inquiétante et grave, et 66% trouvent que le terme révoltant correspond à la situation actuelle. Ils sont en outre 56% à penser qu’elle sera durable.

Pourtant, même si plus de la moitié pense que la situation économique ne va pas vite s’améliorer, l’avenir est envisagé avec relative confiance. 83% des jeunes disent avoir confiance dans leur propre avenir et 66% dans l’avenir de leurs proches… même si en juin 2010, la promotion suivante arrivera à son tour sur le marché du travail.

Grandes écoles : la promotion 2008 résiste plutôt bien à la crise

Indicateur plutôt encourageant, les jeunes diplômés de grandes écoles de la promotion 2008 avaient pour 70% d’entre eux trouvé un premier emploi en janvier 2009. C’est ce que révèle l’enquête annuelle de la Conférence des grandes écoles (CGE) publiée en juin 2009 et réalisée auprès de 65.000 diplômés de 186 écoles d’ingénieurs et de management.

En dépit de la crise, les chiffres sont plutôt bons et comparables aux années précédentes. La part de CDI atteint 79%. « Plus de 83% de nos élèves trouvent un emploi moins de deux mois après leur sortie en concédant, cependant, de petits efforts salariaux. Nous nous réjouissons que ces résultats, même s’ils enregistrent une baisse globale, demeurent satisfaisants », note Bernard Ramanantsoa, président de la commission aval à la CGE.

Le secteur de la finance reste étonnamment stable et représente le premier secteur d’embauche des jeunes diplômés. 15,8% des diplômés de la promotion 2008 ont ainsi rejoint une institution financière, une banque ou une compagnie d’assurance, tandis que 11,3% des candidats étaient embauchés par des cabinets d’audit et d’expertise-comptable.

Des chiffres difficiles à interpréter

Si l’étude constate que la situation des jeunes diplômés est loin d’être mauvaise, elle note aussi que les taux d’emploi constituent un retour par rapport à l’année 2007, c’est-à-dire au niveau d’avant la crise actuelle. L’enquête pose donc la question suivante : « La faible détérioration des indicateurs que nous constatons est-elle purement conjoncturelle ou annonce-t-elle un retournement de tendance plus préoccupant ? »

Les salaires moyens d’embauche, après plusieurs années de progression, se maintiennent à peine au niveau de l’année dernière (32.270 euros brut). En outre, si la durée moyenne de recherche d’emploi est en baisse, on peut se demander si les diplômés 2008 qui ont trouvé un emploi avant leur sortie (soit 61% de la promotion) n’ont pas simplement échappé « à temps » aux premières conséquences de la crise. L’étude s’interroge ainsi sur les chances des diplômés qui n’ont pas encore trouvé un emploi.

Le bilan doit être relativisé car l’enquête de la CGE a été réalisée en décembre dernier, c’est-à-dire avant que le marché du recrutement ne soit touché de plein fouet. Il nous faudra donc attendre les chiffres de la promotion 2009 pour réellement comprendre la tendance amorcée cette année.