Grandes écoles : la promotion 2008 résiste plutôt bien à la crise

Indicateur plutôt encourageant, les jeunes diplômés de grandes écoles de la promotion 2008 avaient pour 70% d’entre eux trouvé un premier emploi en janvier 2009. C’est ce que révèle l’enquête annuelle de la Conférence des grandes écoles (CGE) publiée en juin 2009 et réalisée auprès de 65.000 diplômés de 186 écoles d’ingénieurs et de management.

En dépit de la crise, les chiffres sont plutôt bons et comparables aux années précédentes. La part de CDI atteint 79%. « Plus de 83% de nos élèves trouvent un emploi moins de deux mois après leur sortie en concédant, cependant, de petits efforts salariaux. Nous nous réjouissons que ces résultats, même s’ils enregistrent une baisse globale, demeurent satisfaisants », note Bernard Ramanantsoa, président de la commission aval à la CGE.

Le secteur de la finance reste étonnamment stable et représente le premier secteur d’embauche des jeunes diplômés. 15,8% des diplômés de la promotion 2008 ont ainsi rejoint une institution financière, une banque ou une compagnie d’assurance, tandis que 11,3% des candidats étaient embauchés par des cabinets d’audit et d’expertise-comptable.

Des chiffres difficiles à interpréter

Si l’étude constate que la situation des jeunes diplômés est loin d’être mauvaise, elle note aussi que les taux d’emploi constituent un retour par rapport à l’année 2007, c’est-à-dire au niveau d’avant la crise actuelle. L’enquête pose donc la question suivante : « La faible détérioration des indicateurs que nous constatons est-elle purement conjoncturelle ou annonce-t-elle un retournement de tendance plus préoccupant ? »

Les salaires moyens d’embauche, après plusieurs années de progression, se maintiennent à peine au niveau de l’année dernière (32.270 euros brut). En outre, si la durée moyenne de recherche d’emploi est en baisse, on peut se demander si les diplômés 2008 qui ont trouvé un emploi avant leur sortie (soit 61% de la promotion) n’ont pas simplement échappé « à temps » aux premières conséquences de la crise. L’étude s’interroge ainsi sur les chances des diplômés qui n’ont pas encore trouvé un emploi.

Le bilan doit être relativisé car l’enquête de la CGE a été réalisée en décembre dernier, c’est-à-dire avant que le marché du recrutement ne soit touché de plein fouet. Il nous faudra donc attendre les chiffres de la promotion 2009 pour réellement comprendre la tendance amorcée cette année.