« Notre cabinet est fortement ancré dans les secteurs de la Banque, de la Finance et de l’Assurance », Franck Boucherie, Directeur exécutif chez Experis

Est-ce que vous pouvez nous présenter Experis ?

Experis est une filiale à 100% de ManpowerGroup dédiée au recrutement de cadres, au management de transition et aux services professionnels dans l’informatique et les télécoms. Présente dans 50 pays, la marque a, par exemple, réalisé $1.5 Mds. de CA en Europe l’année dernière.

Au sein de cette structure, l’entité Experis Executive, dont je suis Directeur associé, est un cabinet de chasse de cadres experts et dirigeants fort d’une cinquantaine de consultants et chargés de recherche, qui opère sur tout le territoire français avec une présence en régions. Ce cabinet, dont la marque a été lancée l’année dernière, est le fruit du regroupement de plusieurs cabinets dont l’ex-Manpower Professional.

Quelles sont les spécialités du cabinet ? Combien avez-vous de consultants ?

Notre cabinet est fortement ancré dans les secteurs de la Banque, de la Finance et de l’Assurance. Dans le seul domaine de la Banque, notre équipe de 5 consultants et chargés de recherche a réalisé plus de 75 recrutements en 2011.

En tant que cabinet « multi-spécialiste » — un terme qui s’oppose à « généraliste »– nous couvrons tous les métiers des secteurs que nous abordons, mais nos consultants sont fortement spécialisés par secteur. A ce titre, nous recrutons pour tous les postes de cadres en Banque, en Direction financière (finance d’entreprise), et en Assurance, et nous positionnons donc comme un acteur dynamique du marché.

Quels types de relations développez-vous avec les candidats que vous rencontrez pour vos clients ?

A priori, d’excellentes… ! Les leviers de croissance de nos clients, ce sont eux … Comme nous croyons que notre valeur ajoutée n’est pas simplement de trouver des compétences (cela, c’est la base, tout cabinet spécialisé sait le faire), mais de regarder bien plus loin que le CV, en direction du potentiel du candidat, mariage de ses motivations et de sa capacité d’apprentissage, nous nous devons de très bien connaître nos candidats. Donc obligatoirement d’établir avec eux des relations de confiance et un suivi de long terme.

D’ailleurs, notre process de recrutement a été imaginé non pas comme une série « d’étapes » mais comme une expérience que va vivre le candidat (« candidate journey ») et que nous souhaitons la plus riche et avantageuse pour lui que possible.

Nous intégrons de manière formelle, dans nos process de recrutement, des étapes d’évaluation, de motivation et d’intégration, grâce à des outils d’assessment, un séminaire de management, et un outil d’on-boarding. Plus généralement, notre rôle vis-à-vis d’eux est d’échanger sur leur secteur d’activité, les conseiller parfois, et surtout les aider à mettre leur talent au cœur de leur projet professionnel.

Qui sont vos clients en France ?

Dans la Banque, nous intervenons pour des banques de détail, des banques privées, des établissements de financement pour particuliers et professionnels (crédit à la consommation et leasing). En assurance, pour les grands acteurs, mutuelles et établissements de prévoyance. Enfin, pour les entreprises de toutes tailles recrutant des cadres financiers.

Quelles sont les tendances actuelles du recrutement en banque, finance, assurance ?

On a pensé fin 2011 qu’il y allait avoir un gel des recrutements dans ces secteurs, or aujourd’hui je parlerais plutôt d’une situation contrastée selon les métiers, et d’une période d’attentisme. J’en veux pour preuve la validation des budgets de recrutement pour l’année qui a été repoussée à mars dans beaucoup d’établissements. Pendant ce temps et depuis, les recrutements ont continué.

Les fonctions impactées par la crise ont bien sûr été en priorité celles des banques d’affaires et des activités de marché, qui ont pu mettre en place des plans de départ. Dans les grands groupes, une partie de ces salariés a été reclassée, freinant, par ricochet, les besoins en recrutement de ces derniers d’une manière générale.

Il a donc une situation contrastée selon la nature des établissements : les grands acteurs bancaires détenant des filiales opérant sur les marchés financiers ont gelé certains recrutements, mais d’autres, qui ne sont pas exposés de la même manière, sont plutôt dans une dynamique de développement et de restructuration.

Mais il y a également eu une modification structurelle des recrutements. Dans la banque précisément, sous l’effet des concentrations d’activité au sein des groupes ou des rachats, nous avons constaté une modification du profil du salariat en middle management. Dans un objectif de rationalisation des coûts et d’économies d’échelle, les fonctions support dans ce que nous appelons le « middle-market » sont passées de 20 à 40 % des salariés, et parallèlement les fonctions commerciales de 80 à 60% des salariés. Au global, donc, un jeu de vases communicants, et une certaine stabilité, mais avec un focus sur différentes fonctions.

Cela s’explique aisément : sous la pression de la rationalisation de coûts et des contraintes imposées par Bale III, les structures ont aujourd’hui un besoin permanent d’optimiser leurs process, et cherchent à internaliser les profils en MOA ou en organisation qu’ils externalisaient jusqu’alors auprès de cabinets du Big Four, par exemple. Les profils venant du conseil ont été surtout ciblés par les établissements de financement.

Est-ce que vous avez vu émerger de nouveaux métiers en banque, finance, assurance ces dernières années ? Si oui lesquels ?

On ne peut pas véritablement parler de nouveaux métiers mais plutôt, par exemple dans la Banque, d’un nouvel engouement pour les profils statistiques chargés d’étudier la chaîne de crédit, de l’octroi au recouvrement, pour l’optimiser commercialement, et aussi pour optimiser la gestion du risque de crédit.

Il y a même eu une partie non négligeable de création de postes sur les problématiques de risque crédit, MOA, organisation. La nouvelle tendance sécuritaire, de protection contre l’imprévu, de l’étude du prévisionnel, de la rationalisation et de la mutualisation des ressources explique la montée de ces profils dans un contexte d’instabilité financière.

Est-ce que les candidats sont prêts à changer de poste dans le contexte actuel ?

Comme dans le cas des clients, on s’attendait à plus de frilosité qu’il n’y en a eu finalement. Beaucoup de candidats sont à l’écoute de nouveaux challenges, donc la situation n’est pas aussi alarmante que prévue. Nous n’avons pu constater aucun impact de la crise sur les délais de recrutement.

A l’inverse, plutôt, ceux qui ont été impactés par la volatilité des marchés financiers ou simplement les contraintes de réductions de coûts dans certaines activités sont en ce moment demandeurs. Ils sont prêts à se tourner vers des activités à l’abri des turbulences, pour aller vers des activités connexes ou vers le financement. En quittant la banque d’investissement pour rejoindre des établissements de financement, l’assurance ou la banque de détail, ils capitalisent sur leurs acquis pour vivre un nouveau challenge.

« Au delà de la finance de marché certains étudiants veulent s’orienter vers la finance d’entreprise », Mohamed Benzekri, Président de l’association Traders, Grenoble EM

Est-ce que vous pouvez nous présenter l’association Traders Grenoble EM ?

Jeune mais très ambitieuse, TRADERS est l’association financière de Grenoble Ecole de Management. Créée en 2003 et entrée en activité en 2004, l’association occupe une place importante au sein de GEM à travers son orientation professionnelle mais encore grâce à notre participation effective pour développer la vie associative au sein de l’école.

Quels sont les objectifs de l’association ?

Au-delà de faire vivre le couloir associatif et de booster la vie étudiante, l’association a pour mission de sensibiliser les étudiants au monde de la finance par l’intermédiaire de différente formation donnée aux Etudiants de GEM.

Combien d’étudiants y participent ? Et quels sont leurs profils ?

Traders est une équipe de 30 participants travaillant dans différent pôles ; tel que : le Pôle finance de marché (Formation Bloomberg et cours en finance), Pôle traders Cup, Pôle Crack’ 40, Pôle Event (Soirée cotation, et voyages) Pôle conférence, Pôle finance Ethique, Pôle com’ externe, Pôle com’ interne et pôle interne.

A cela s’ajoute les 4 membres du bureau : Président (Mohamed BENZEKRI), Vice-Président (Thomas Villiere), Trésorier (Kevin Ventura), Secrétaire (Thomas Radier)

Les profils sont très divers. Effectivement nous avons des étudiants issus de classes préparatoires (scientifique, économique, technologique et littéraire) mais aussi des étudiants issus de DUT et même des étudiant qui poursuivent un parcours double (L3 en droit, M1 en Economie).

Le recrutement est principalement basé sur l’intérêt qu’ils portent au monde de la finance mais aussi sur les compétences dont ils disposent.

Quels sont les ateliers et manifestations que vous organisez ?

Ceci passe par un club d’investissement, des cours en finance et Bloomberg en salle de marché donné par des étudiants ayant reçu une formation spécialisée. Le club d’investissement est une formule d’épargne pédagogique conviviale et ouverte à tous. Un club est composé de particuliers qui décident de mettre en commun une épargne mensuelle, d’un montant peu élevé, afin de constituer et de gérer ensemble un portefeuille boursier.

Au delà de la constitution d’un capital, l’objet principal d’un club d’investissement est de permettre à ses membres d’acquérir, par la pratique, des connaissances économiques, financières et boursières. C’est une véritable école de la bourse.

La Traders’ Cup (jeu de simulation boursière) ou encore le Crack 40, un journal financier mensuel distribué au sein de l’école. La Traders Cup est un jeu de simulation boursière. Au départ : 100 000€ à investir dans les valeurs du SBF120 (Société des Bourses Françaises) à l’achat ou à la vente. A l’arrivée : plus d’un millier de boursicoteurs et un IPAD pour le gagnant, de nombreux lots pour les suivants…

La nouveauté de l’année prochaine passera par le développement du pôle finance Ethique (entreprenariat social + microcrédit).

Entreprenariat social: L’Adie est un organisme de micro crédit en France et nous travaillons avec eux. L’Adie reçoit des jeunes entrepreneurs que la banque a refusé et leur accorde un microcrédit. Mais comme vous le savez le micro crédit c’est aussi l’accompagnement. C’est là ou nous intervenons, nous les accompagnons en amont dans leur projet: Définition du projet, de la clientèle, de la stratégie de communication puis sur une partie financière, quel prix? Quel CA? Quel statut? Quel résultat? Pour quel salaire?

Nous encadrons aussi des projets étudiants, à titre d’exemple la Finance Day, qui a pour ambition de devenir l’évènement incontournable de la finance au sein de Grenoble Ecole de Management.

Le Finance Day, c’est l’événement qui permet de rencontrer des professionnels de la finance de marché et d’entreprise, mais également de trouver un stage ou une césure dans le milieu de la finance grâce à un forum de recrutement au sein de l’école.

Voici quelques exemples détaillés des conférences organisées par l’association :

– Conférence A :
Invités : Xavier Heude, Project leader Manager & CSR (travaille à l’élaboration d’une société de micro-crédits), Christian Descoups, Secrétaire Général Luxembourg Stock Exchange (donc travaille à la Bourse du Luxembourg)

Sujets de la conférence:
– Micro-crédit (viabilité, mise en place etc)
– Finance éthique (définition, enjeux, historique)
– Finance Islamique

Plus présentation de leurs métiers respectifs, de leurs engagements et vision de la Finance.

– Conférence B : Trafigura du 5 Avril :
Invités : 3 Traders de la société Trafigura (2 traders et un manager des risques)

Sujet de la conférence :
-Présentation de Trafigura (leurs objectifs, comment ils travaillent, profil des employés -etc)
-Rôle de Trafigura dans les échanges
-Explication du « Commodity Trading »

Dans les 2 conférences la partie « Questions au public » était très importante, si bien que c’est le public qui menait la moitié des conférences grâce aux questions.

Est-ce que vous avez développé des relations avec les entreprises ?

Il est vrai que notre association est relativement jeune, mais cela ne nous a pas empêché de développer d’importantes relations avec des entreprises qui touchent de prés ou de loin à la finance.

A titre d’exemple, notre plus important partenaire la société générale, qui nous soutient dans tous les événements organisés par l’association (Conférences, activités professionnelles, …). Ou même Bloomberg qui offre une formation gratuite aux membres de TRADERS pour former à leur tour les autres étudiants désirant passer des certifications.

On aspire d’ailleurs, cette année, à démultiplier nos partenaires dans un objectif de créations de synergie et de partage des savoirs. Sans oublier notre établissement GEM (Grenoble Ecole de management) qui nous aide chaque année afin de mener à bien tous nos projets.

Dans le contexte actuel, la finance reste toujours attractive pour les étudiants ?

Il est vrai que l’image de la finance a été fortement entachée durant et après la crise financière de 2008. Cependant, si on se fie au nombre de postulant pour intégrer l’association durant les deux dernières années, on ne dénote aucune baisse significative.

Ceci est du, en parti, aux efforts consenties par l’association pour s ‘adapter aux attentes et au marché, par la création à titre d’exemple du pôle finance éthique. Et l’éventuel souhait de créer un pôle finance islamique, considérée plus stable par nature.

D’ailleurs, certains étudiants nous affirment même que certaines branches d’activités ont été développées durant la période de l’après crise (aide au redressement des entreprises en crise, l’étude des risques…).

Quels sont les métiers de la finance populaire en ce moment au sein de l’association ?

En référence à un petit sondage auprès des membres de l’association plusieurs métiers de la finance se dégagent. Le premier est sans surprise celui de traders, malgré l’image du métier qui a été un peu détériorée par les différentes crises, les étudiants sont toujours attirés par cette fonction.

En effet, c’est un métier qui évolue constamment et qui est, pour les passionnés de finance la possibilité d’être au cœur du milieu (connaissance parfaite des produits financiers, de l’évolution des marchés, de l’état financier des entreprises…). Pour exemple l’association a organisé une conférence avec Trafigura qui fait du trading de matières premières, il y a avait pour l’occasion près d’une centaine d’étudiants. D’autres métiers liés à la finance plaisent beaucoup à nos membres, et sont liés aux salles de marchés et analyste risque.

Au-delà de la finance de marché, certains étudiants veulent s’orienter vers la finance d’entreprise. Le métier qui ressort le plus est celui de conseiller en fusion acquisition, la motivation est assez simple, car il permet d’être proche du milieu de l’entreprise, mais aussi de ne pas s’éloigner de celui de la finance, car il faut être constamment au fait des nouveautés.

Enfin et c’est une particularité de notre école, comme celle-ci offre des possibilités de double diplôme en économie, l’une de nos membres qui fait actuellement en parallèle un master souhaiterait devenir économiste en banque d’affaires.

Est-ce que les étudiants rencontrent des difficultés particulières pour trouver des stages ou premier emploi en finance ?

La plupart de nos membres ont réussi à trouver un stage ou un premier emploi en finance, mais cela n’a pas toujours été très simple. En effet surtout pour les fonctions très demandées de la finance les entreprises privilégient les personnes venant de HEC ou alors d’écoles d’ingénieur offrant une formation en mathématique très poussée.

Mais sortie de ce constat nos membres trouvent toujours un stage dans le métier qu’ils désirent que ce soit en finance de marché ou d’entreprise. Le principal problème qu’ils peuvent rencontrer vient de la disponibilité en effet, les recrutements se font d’une manière très rapide (les offres pour le mois de septembre sont publiées qu’en juillet), il est donc parfois difficile de s’organiser quand par exemple un étudiant est à Grenoble et que dans un mois il doit être en stage à la défense.

« L’association dispose de partenaires qui nous soutiennent chaque année comme PwC, Société Générale ou HSBC », Mathias Reinoso, Trésorier de l’association Magistère BFA, Université Paris-Dauphine

Est-ce que vous pouvez nous présenter l’association Magistère Banque, Finance, Assurance ?

Notre association est une association de filière. Elle a été créé en 1988 afin de gérer toutes les évènements et les activités connexes au Magistère d’économie « Banque, Finance, Assurance » de l’Université Paris-Dauphine.

Quels sont les objectifs de l’association ?

Elle a un triple objectif : assurer la promotion de notre formation, créer, entretenir des liens intergénérationnels et aider les étudiants du Magistère dans leur recherche d’emplois et de stages.

Combien d’étudiants y participent ? Et quels sont leurs profils ?

Tous les étudiants du Magistère sont membres de droit. Cette année, nous comptons donc 103 membres.

Quels sont les ateliers et manifestations que vous organisez ?

Nous divisons nos activités en trois grands pôles.

Le pôle évènementiel regroupe des évènements d’intégration (WEI, Ski-Etude, Diner Inter-Promotions, Soirée Inter-Filières) et des évènements professionnels qui nous permettent de découvrir des secteurs d’activités diverses et de discuter avec les professionnels concernés (Cocktail de l’Audit, Cocktail de la Finance de marché, Cocktail Corporate / Conseil, Séjour à Londres). Toutefois, le plus grand évènement de l’association reste la Conférence BFA. Cette année, un panel d’invités triés sur le volet (Claude Bébéar, Edouard Vieillefond, André-Levy Lang, etc.) discutera de l’impératif d’un nouveau modèle de financement autour de deux tables rondes animées par Les Echos.

Le pôle des anciens s’occupe de l’entretien du réseau du BFA et de la mise à jour de l’annuaire. Par ailleurs, ce pôle organise régulièrement des rencontres avec d’anciens étudiants du Magistère qui viennent nous présenter leurs métiers.

Le pôle communication assure la promotion du BFA au quotidien en animant des salons, en actualisant les supports promotionnels et en assurant la large diffusion des évènements du BFA aux étudiants et aux partenaires de l’association.

Est-ce que vous avez développé des relations avec les entreprises ?

L’association dispose de partenaires qui nous soutiennent chaque année, comme PwC, Société Générale ou HSBC. Par ailleurs, d’autres sociétés sont chaque année à nos côtés pour différents évènements. C’est le cas de Deloitte, Ernst & Young, KPMG, Mazars, Crédit Agricole CIB, Evercore, Les Échos, etc.

Nous disposons par ailleurs du soutien des partenaires du Magistère en lui-même, à savoir Reuters et Groupama.

Dans le contexte actuel, la finance reste toujours attractive pour les étudiants ?

Apparemment oui. Le nombre de demande d’inscription pour le Magistère est chaque année plus importante. Il semblerait que les évènements macroéconomiques auxquels nous sommes confrontés ont permis à un certain nombre d’étudiants de se rendre compte que la finance ne se résumait pas au trading par arbitrage.

En effet, de plus en plus d’étudiants qui arrivent avec une idée précise de ce qu’ils veulent faire, faisant cohabiter les métiers classiquement cités (traders, sales, M&A, etc.) avec des métiers dans le secteur du private equity, de la régulation, de l’information financière, conseil en stratégie, audit, etc.

Quels sont les métiers de la finance populaire en ce moment au sein de l’association ?

Notre formation étant très généraliste, les métiers populaires s’étendent de la finance de marché à la finance d’entreprise en passant par l’audit, le conseil en stratégie ou les grandes administrations. Si l’on devait faire une liste des métiers dont on entend généralement parler, on pourrait parler des métiers de front office, de M&A, de conseil, d’audit, de gestion d’actifs, de private equity, de directions financières, d’analyse macroéconomique (dans les administrations), de régulation, etc.

Est-ce que les étudiants rencontrent des difficultés particulières pour trouver des stages ou premier emploi en finance ?

Heureusement, nous sommes assez épargnés par les difficultés du secteur grâce à la solide réputation acquise par le Magistère au fil des années. Toutefois, nous notons effectivement plus de tension sur le marché du travail, surtout en ce qui concerne la recherche du premier emploi (sans que cela ne soit pour le moment trop handicapant pour nous).

« Le trading reste évidemment une activité prisée par certains membres de l’association », Louis Toussaint Président de l’association OPA, Rouen Business School

Est-ce que vous pouvez nous présenter l’association OPA ?

OPA, acronyme de Optez Pour l’Action, est l’association finance de Rouen Business School. Sa mission est d’organiser un maximum d’évènements concernant le monde de la finance afin d’assouvir la soif de connaissances de ses membres.

OPA a ainsi vocation à :
– faire intervenir des conférenciers sur des thèmes de finance,
– inviter des spécialistes l’espace d’une journée dans le cadre d’une formation,
– publier des articles sur l’actualité économique, au travers de sa propre newsletter, dans le journal de l’école ou dans des magazines dédiés aux étudiants des grandes écoles,
– organiser et participer à des concours de trading et à des business games,
– gérer sa communication et sa visibilité au travers des différents réseaux sociaux et grâce à ses partenaires.

Combien d’étudiants y participent ? Et quels sont leurs profils ?

Cette année, 25 nouveaux membres ont rejoint les rangs de l’association, et mettent à profit leurs talents. Il n’y a pas un profil de financier recherché en particulier, et c’est pourquoi nous n’effectuons pas de recrutement sur la base des connaissances en la matière mais plutôt d’après la motivation de chacun à faire vivre l’association.

En effet, comme toute association, nous avons autant besoin de connaissances brutes que de qualités en termes de communication pour établir et entretenir des partenariats avec différentes sociétés, et pour faire gagner de la visibilité à l’association, aussi bien au sein de l’école que dans le réseau professionnel qui l’entoure.

Est-ce que vous avez développé des relations avec les entreprises ?

Nous entretenons à longueur d’année des relations avec nos partenaires et œuvrons également dans une démarche de prospection pour nouer de nouveaux liens avec des professionnels de la finance. Nous cherchons à nous lier aussi bien avec des sites d’offres de stages et d’emplois, qu’avec des plateformes de trading ou des entreprises proposant des formations.

Dans le contexte actuel, la finance reste toujours attractive pour les étudiants ?

Evidemment ! Les étudiants sont certes conscients que l’embauche dans certains secteurs a été rendue plus difficile par la crise mais, parallèlement, de nombreuses opportunités se sont créées. Le secteur de l’analyse du risque est plus que jamais sollicité suite à la crise financière ; on peut également trouver certaines offres liées à la mise en application des nouvelles normes induites par Bâle III.

Les étudiants voient moins, à l’heure actuelle, un écroulement des grands piliers de la finance qu’un besoin pressant de compétences pour assainir la situation et relancer l’économie. De plus, les étudiants comprennent plus que jamais que même si la crise dans la zone euro peut être un frein à l’embauche, les opportunités à l’international ne cessent de croître et d’être attractive.

Quels sont les métiers de la finance populaire en ce moment au sein de l’association ?

Le trading reste évidemment une activité prisée par certains membres de l’association, avec un attrait particulier pour les devises, et les matières premières.

Les offres en private equity, equity capital market, debt capital market sont elles aussi vivement recherchées.

La finance d’entreprise est loin d’être délaissée et des postes en analyse financière, en banque comme en entreprise, semble intéresser de plus en plus d’étudiants, et pas seulement au sein de l’association. Les cours et autres conférences dans ce domaine concernent des effectifs toujours plus importants d’année en année.

« Nous sommes en partenariat avec la Société Générale » Mélinda Chehimi, Présidente de l’Association CAC 34, Groupe Sup de Co Montpellier Business School

Est-ce que vous pouvez nous présenter l’association CAC 34?

CAC34 est l’association de finance du Groupe Sup de Co Montpellier Business School, qui réunit des passionnés souhaitant obtenir une meilleure connaissance de la théorie de la finance et de sa pratique, ainsi que de réaliser différents projets afin de concrétiser cet apprentissage.

D’autre part, dans un contexte marqué par une certaine défiance pour la finance, voire un certain rejet, nous cherchons donner le goût à la finance aux étudiants en difficultés ou peu motivés a priori par ce champ des sciences de gestion, qui reste assez largement incontournable pour un jeune manager.

Enfin, nous sommes membre de la Fédération Sud Finance, qui est une association d’une dizaine de groupes de finance de Grandes Ecoles de Commerce et d’ingénieurs, ce qui permet des échanges fructueux entre étudiants avec des profils très divers.

Quels sont les objectifs de l’association ?

Nos objectifs sont donc de permettre de débattre de différents thèmes lors de nos réunions et nos débats. D’autre part nous souhaitons partager notre passion en apportant notre aide aux étudiants qui sont effrayés par la dimension technique et quantitative de cette discipline, qui paraît trop souvent inaccessible, notamment pour les élèves ayant un profil « littéraire ». Nos objectifs sont d’accroitre le nombre des d’étudiants impliqués dans l’association et de développer progressivement des projets plus ambitieux.

Combien d’étudiants y participent ? Et quels sont leurs profils ?

Notre bureau est composé d’Audrey qui est la vice présidente, Cyril le secrétaire, ils sont tous les deux en 1ere année à l’école (L3). Le trésorier, Filippo est un étudiant Italien en finance, en programme Erasmus dans notre école cette année.

Sa présence au sein de l’association est très intéressante, cas nous sommes amenés à échanger sur les différentes approches de l’enseignement de la finance en France et Italie. Pour ma part je suis étudiante en 2e année à l’école (M1), actuellement en alternance au sein de Schneider Electric dans le service finance.

Participer au développement de CAC34 est très enrichissante, elle me permet une ouverture originale au monde de la finance et de travailler sur des projets qui me passionnent.

Nous avons une dizaine de membres actifs, très impliqués dans chacun de nos projets. Ils sont étudiants dans les différents programmes du Groupe Sup de Co Montpellier Business School en L3, M1 et en programme Bachelor. La richesse de toute association réside avant tout dans l’humain et de ce point de vue la dynamique de CAC34 est liée à sa capacité de réunir un groupe particulièrement passionné et impliqué.

Outre les membres, de nombreux élèves de l’école participent également à nos projets et événements, comme un jeu boursier, le salon de la finance, ainsi que diverses conférences.

Quels sont les ateliers et manifestations que vous organisez ?

Nous organisons des conférences sur la bourse. Ainsi, des initiations à la bourse permettent de donner les bases du fonctionnement des marchés financiers aux étudiants. Des débats et analyses des marchés plus pointus sont également organisés afin d’approfondir ses connaissances et d’échanger avec des professionnels.

Avec la Fédération Sud Finance nous avons organisé un jeu boursier. Il s’agit d’un concours qui permet d’investir virtuellement sur le marché financier sur une période donnée. Les débutants se confrontent ainsi le fonctionnement de la bourse. Pour ceux qui sont déjà familiers du trading, ce jeu est un moyen de tester diverses stratégies et de s’interroger sur leur pertinence et leur performance dans un contexte donné.

Le jeu permet également de sensibiliser les participants à la nécessité d’une bonne gestion du risque pour protéger leur capital, selon leurs objectifs. Cela permet enfin de mesurer l’impact de la psychologie de chacun sur ses décisions de trading, dimension dont l’importance est cruciale lorsque les investissements sont réalisés avec des montants réels et qui parfois n’est pas véritablement apparente dans les jeux avec des montants fictifs.

Un des événements phare de cette année sera le salon de la finance à Marseille en mars organisé également avec la Fédération. Lors de cet événement, les étudiants pourront assister à des conférences, rencontrer des professionnels, ainsi que se rendre aux stands des entreprises présentes, notamment pour préciser leur projet professionnel et établir des contacts.

Nous avons également de nombreux projets, comme celui de monter un club d’investissement. Nous visons également la mise en place d’un tutorat pour aider les étudiants en difficultés : il est important de s’entraider et à Sup de Co Montpellier Business School c’est une valeur forte.

Le partage et l’esprit d’équipe font également partie des valeurs que notre association véhicule, loin du cliché du trader égoïste. Il est important de soutenir nos camarades qui sont parfois perdus entre les formules complexes, les chiffres et la logique financière. Cela permet souvent de progresser soi-même pour faire face à des questions parfois déroutantes.

Est-ce que vous avez développé des relations avec les entreprises ?

Nous sommes en partenariat avec la Société Générale. Cette entreprise s’implique dans le financement et l’organisation matérielle de plusieurs de nos projets: nous sommes donc très reconnaissants pour son aide précieuse et espérons approfondir ce lien dans les prochaines années.

Dans le contexte actuel, la finance reste toujours attractive pour les étudiants ?

Parmi les étudiants une proportion importante est peu désireuse de poursuivre dans la finance vue comme trop quantitative voire immorale; pour d’autres cela reste la voie royale pour occuper des postes à responsabilités dans des entreprises. Les chiffres et la logique financière restent une source d’intérêt et de motivation pour beaucoup d’étudiants ; pour d’autres les critères d’attraits sont principalement les salaires et les possibilités de carrières à l’étranger qu’octroient ces métiers.

Le contexte actuel impose aux entreprises un niveau de vigilance accru dans l’élaboration de leur stratégie financière. Les directions financières ont donc un besoin de recrutement dans ces métiers, malgré les difficultés conjoncturelles actuelles. La possibilité d’étudier sous le régime de l’apprentissage est un argument de recrutement.

En effet, les banques et les directions financières d’entreprise sont d’importantes pourvoyeuses de contrats d’apprentissage pour Sup de Co Montpellier Business School. Cela leur permet de travailler avec de futurs diplômés Bac +5 d’une grande école de commerce, opérationnels et conscients des enjeux des entreprises, ainsi que de les former selon leurs attentes.

Quels sont les métiers de la finance populaire en ce moment au sein de l’association ?

La finance d’entreprise représente une des cibles professionnelle des étudiants, passionnés par le financement d’entreprise, la gestion de trésorerie et l’optimisation financière. Ils souhaitent souvent s’orienter vers les métiers du conseil et de l’audit. Les métiers de la gestion du risque, suite à la crise, suscitent un grand intérêt désormais pour les étudiants.

Les métiers de la finance de marché attirent également les étudiants, l’achat /vente d’actions et autres produits financiers sur les marchés, sont particulièrement attractifs malgré le contexte actuel. Les métiers comme le contrôle de gestion, l’expertise comptable, qui sont des métiers au croisement de la finance et de la comptabilité, sont souvent une vocation pour des étudiants qui ont un projet de carrière bien établi.

Est-ce que les étudiants rencontrent des difficultés particulières pour trouver des stages ou premier emploi en finance ?

Face à la crise les entreprises cherchent d’autant plus à mieux gérer leur trésorerie et rationaliser leurs coûts. La demande reste donc forte pour les étudiants dans les métiers de la finance, même si le contexte de crise pèse forcément sur les recrutements. Les jeunes diplômés ont un regard neuf et une forte capacité d’adaptation. De plus, un diplômé Sup de Co Montpellier Business School est reconnu sur le marché du travail en finance, notamment dans les directions financières et le retail banking.

Les métiers de la finance sont considérés comme techniques, exigeants et demandent une certaine rigueur. Les expériences professionnelles obtenues lors de stages ou contrats en alternance, permettent aux étudiants de développer des compétences qui sont appréciés et valorisés par les entreprises.

Pour conclure, je souhaite vous remercier pour cette opportunité de présenter notre association. Tous mes remerciements également à toute l’équipe du Groupe Sup de Co Montpellier Business School pour leur appui, particulièrement Sophie Fournials pour son aide et le professeur David Roubaud pour sa disponibilité. Je remercie également chaleureusement nos entreprises partenaires pour leur soutien, ainsi que tous les membres de l’association pour leur implication.

Jobs en or : les métiers qui profitent déjà de la reprise

Certains jobs bénéficient déjà de la reprise en ce début d’année. C’est ce que révèle une étude du cabinet de recrutement Robert Half spécialisé en finance, comptabilité, banque et assurance. Les trois jobs en or sont : dans le secteur de la finance d’entreprise le consolideur, en banque le chargé d’affaires entreprises et en assurance l’inspecteur/animateur de réseaux.

Le consolideur

« Fonction typique des grands groupes, la consolidation profite de la réouverture des budgets recrutement après quelques mois de gel au sein de la plupart de ces entités », explique Bruno Fadda, Associate Director de Robert Half Finance Comptabilité. Selon Bruno Fadda, ce métier d’expert nécessite souvent de faire appel à un recrutement externe car il est rare qu’il puisse être l’objet d’une mobilité en interne. Une tendance qui devrait se confirmer dans les mois à venir pour un poste vraiment stratégique pour l’entreprise.

A noter que le salaire des consolideurs n’a pas évolué entre 2008 et aujourd’hui et qu’il atteint en moyenne 35 à 45.000 euros pour un professionnel avec moins de trois ans d’expérience, de 45 à 60.000 euros pour quatre à six ans d’expérience et de 55 à 70.000 euros pour un professionnel de plus de six ans d’expérience.

Le chargé d’affaires entreprises

Le chargé d’affaires entreprises gère un encours de crédit très important et est par conséquent une fonction stratégique au sein des banques. « Dans le contexte actuel, les banques sont très exposées au risque de défaillance des entreprises. Le Chargé d’affaire est donc un équilibriste : il doit être capable d’assurer le développement de son activité, donc d’accorder des crédits à ses clients pour financer leurs projets, tout un limitant au maximum les risques pour son établissement », souligne Pierre Daubas, Division Manager de Robert Half Banque Assurance.

Le salaire du chargé d’affaires entreprises atteint en moyenne 35 à 45.000 euros pour un professionnel en PME/PMI avec moins de cinq ans d’expérience, et 45 à 55.000 euros pour un chargé PME/PMI avec plus de cinq années d’expérience. Pour les chargés grandes entreprises, les salaires atteignent 40 à 50.000 euros pour moins de cinq ans de pratique et 50 à 80.000 euros pour plus de cinq ans d’expérience.

L’inspecteur/animateur de réseaux

Les forts volumes de recrutement de chargés/conseillers de Clientèle ont entraîné des besoins d’encadrement de ces équipes nouvellement renforcées. Pour Mathieu Motillon, Manager de Robert Half Banque Assurance explique : « les grands acteurs de l’assurance sont à la recherche d’inspecteurs/animateurs de réseaux, bénéficiant d’une forte expertise managériale pour contribuer significativement à leur développement dans la rentabilité et pour diriger/motiver leurs équipes commerciales. »

Côté salaire, la tendance est à la hausse depuis 2008. Un inspecteur/animateur de réseaux gagne en moyenne 45 à 60.000 euros pour une expérience de trois à cinq ans et de 60 à 80.000 euros pour une expérience dans la fonction de huit à dix ans et plus.