Les recrutements des fonctions financières et comptables en hausse

Alors que la reprise se fait attendre sur certains secteurs, un redémarrage des recrutements se profile pour les fonctions financières et comptables selon le cabinet de recrutement
Robert Half.

Olivier Gélis, Directeur Général de Robert Half International France explique: « Le premier indicateur de la reprise est clairement le marché de l’emploi. Or en notre double qualité de cabinet de recrutement et de société de travail temporaire spécialisés, force est de constater que les recrutements en finance et comptabilité d’entreprise reprennent. Pour les recrutements en CDI, nous observons un retour au niveau enregistré il y a 14 mois, c’est à dire avant la crise. Pour les missions en intérim, les demandes de nos clients ont augmenté de 15-20% entre janvier et février 2010. Pour le management de transition, depuis le début de l’année, le nombre de missions confiées par nos clients a plus que doublé. »

Les recrutements en CDI reprennent. En 2009, certaines PME ont continué à recruter et des secteurs ont moins subi la crise (environnement, énergie, santé, laboratoires pharmaceutiques, …). Après des gels plutôt massifs, les grandes entreprises et leurs filiales ont relancé les recrutements depuis début 2010. Les recrutements restent très sélectifs, les processus longs mais le marché du remplacement se renforce et certaines créations de postes voient même le jour. Les candidats potentiels sont aussi plus à l’écoute du marché : après une grande frilosité en 2009, ils ont plus confiance dans le marché de l’emploi.

Le marché de l’intérim n’est pas en reste. Les missions d’intérim sont également de nouveau utilisées par les entreprises pour pallier des surcroîts d’activité en embauchant de bons profils susceptibles d’intégrer rapidement les équipes en place voire de rejoindre ultérieurement leurs effectifs permanents.

Les départements finance et comptabilité, épargnés par la crise ?

Le marché de l’emploi des financiers et des comptables ne serait pas plus touché par la crise que les autres secteurs. C’est ce que révèle une étude réalisée par Robert Half dans 19 pays auprès de 5.000 directeurs des ressources humaines et directeurs financiers.

Selon ce sondage, 51% des personnes interrogées considèrent que les employés des départements financiers et comptables risquent autant d’être licenciés que leurs collègues d’autres départements (moins pour 30% et plus pour 8%). Selon Fabrice Coudray, Director de Robert Half International France, « même si les derniers mois ont largement démontré que la crise n’épargnait personne, le marché de l’emploi des financiers et des comptables est resté plus épargné que d’autres (-18% contre -40/60%)».

Des chiffres encourageants

Les résultats sont rassurants. En France,60% des directeurs des ressources humaines et des directeurs financiers pensent que les fonctions financières et comptables sont autant exposées que les autres à la crise et aux licenciements, 18% qu’elles le sont moins et 9% qu’elles le sont plus.

Toujours selon cette étude, la plupart des pays partagent ce constat. Le chiffre atteint 50% des répondants en Espagne et en Suisse, 51% en Autriche et au Royaume-Uni, 52% à Singapour, 53% en Irlande et aux Pays-Bas, 55% en Belgique, 56% en Italie, 57% à Hong Kong, 61% au Luxembourg, 62% en Allemagne et même 65% au Brésil.

A noter que dans certains pays, ces fonctions seraient même moins exposées que les autres, notamment en République Tchèque, au Japon et à Dubaï.

L’impact de la crise sur les départements financiers et comptables

Selon une étude menée par le cabinet de recrutement Robert Half auprès de 4 800 Directeurs des Ressources Humaires (DRH) et Directeurs Financiers (DAF) dans 21 pays, la crise a eu un impact structurel important dans les départements financiers et comptables.

Une baisse de moral pour 47% des personnes interrogées en France

40% des personnes interrogées en moyenne estiment que la structure de leurs départements financiers et comptables a dû s’adapter à l’évolution économique au cours de l’année dont 60% en France et à Hong-Kong, 56% au Brésil et 53% en République Tchèque et à Singapour. A contrario 81% des DRH et DAF à Dubaï, 74% au Luxembourg et 68% en Hollande n’ont noté aucun changement lié à la crise.

En France cette nouvelle donne s’est accompagnée en particulier d’une baisse du moral pour 47% des personnes interrogées, d’une charge de travail plus importante pour 45%, de plus de stress pour 43%, et de plus d’heures supplémentaires pour 27%. Seuls 14% des répondants estiment que la situation économique n’a eu aucun impact.

Olivier Gélis, Managing Director de Robert Half International France déclare : « Le contexte économique ne peut qu’inquiéter les salariés. Les managers doivent anticiper questions et angoisses en apportant un soin particulier à leur communication : qualité des informations et régularité sont de mise. Ils doivent également s’efforcer de rétablir l’équilibre des missions confiées à leurs collaborateurs pour éviter le surmenage et s’assurer que la priorité est bien donnée aux projets stratégiques. »

Pour optimiser la gestion du personnel dans ce contexte, 70% des dirigeants des départements financiers et comptables ont opéré des changements tels que pour 39% la redistribution du travail, pour 31% l’augmentation de la communication entre les managers et les équipes, pour 30% l’ajournement de projets (47% à Hong-Kong – 12% au Japon), pour 12% un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, pour 11% le recours à l’intérim.

Certains profils restent très difficiles à recruter

57% des personnes interrogées (dont 69% en France) éprouvent des difficultés à recruter des candidats compétents – particulièrement dans les domaines de la direction financière (11%), du contrôle de gestion, de la comptabilité, de l’analyse financière (8%) et de la trésorerie (7%). Les postes les plus difficiles à pourvoir dans le monde sont ceux de DAF (16%), analyste (17% tout niveau d’expérience confondu) contrôleur de gestion (15% tout niveau d’expérience confondu).

En France, les recrutements sont difficiles en contrôle de gestion pour 18%, 10% en comptabilité, 9% en audit interne et en trésorerie.