«Les diplômés deviennent membres de l’Institut des Actuaires s’ils soutiennent avec succès devant le jury des Actuaires leur mémoire d’Actuariat» Marc Hoffman, Responsable du master MMD-MA Spécialité actuariat à l’Université Paris Dauphine.

Est-ce que vous pouvez nous présenter le Master MMD-MA Spécialité ACTUARIAT ?

Le master actuariat est la continuation du DESS d’actuariat créé en 2001 dans le contexte du développement des filières de mathématiques appliquées à la finance et à l’assurance, développement favorisée par l’accroissement de la demande du monde professionnel pour des spécialistes dans ce domaine. Compte tenu de sa tradition et de son
expertise, l’Université Paris-Dauphine constituait évidemment un environnement favorable à cette création.
Des contacts suivis avec l’Institut des Actuaires ont permis la reconnaissance de la formation par cet institut. Les diplômés deviennent membres de l’Institut des Actuaires s’ils soutiennent avec succès devant le jury des Actuaires leur mémoire d’Actuariat.
  L’évolution de la formation d’Actuariat en 3 ans avec la création en 2014 d’un concours commun (le BCEAS) avec les autres formations comme l’ISUP, le DUAS (Strasbourg),  l’EURIA (Brest), l’ISFA (Lyon) au niveau L3 pour la formation d’Actuaire font que le Master M2 Spécialité Actuariat devient la troisième année de la formation d’Actuariat de l’Université Paris-Dauphine. De fait, la formation actuarielle de MIDO s’étend sur trois années (L3, M1, M2) avec un parcours et un choix d’options spécifiques.

Combien avez vous de promotions ?

A ce jour, il y a eu 13 promotions, la première étant celle de l’année académique 2001-02.

Quel est l’objectif de la formation ?

Former des actuaires, ingénieurs du risque pour l’assurance et la finance.

Quels sont les points forts du programme ?

Le premier point fort consiste en une solide formation en mathématiques appliquées, notamment en probabilités et
statistique. Cette formation est complétée de manière synergique par des enseignements nécessaires à la formation
d’un actuaire : informatique, économie, comptabilité, droit, anglais, ce qui constitue le deuxième point fort du
programme.


Quels sont les profils des étudiants ?

Les étudiants sont essentiellement issus du M1 majeure actuariat de MIDO de Dauphine. Ils ont réussi auparavant le L3 parcours Actuariat du MIDO, intégré via un L1-L2 à Dauphine ou bien après la réussite du concours commun pour les élèves des classes préparatoires, concours mis en place cette année. Des passerelles existent et permettent l’admission de quelques étudiants de formations équivalentes extérieures à l’Université Paris-Dauphine.

Comment est composé le corps enseignants ?

Environ la moitié des enseignants de la deuxième année du master Actuariat sont des professionnels en activité.
L’autre moitié est composée d’universitaires.

Quelles sont vos relations avec les entreprises ?

Les entreprises interviennent à plusieurs niveaux dans la formation :
– Elles accueillent les étudiants durant le stage de fin d’étude, d’une durée de 6 mois minimum. Au cours de ce
stage l’étudiant prépare son mémoire d’Actuariat sous la supervision d’un tuteur de l’entreprise, généralement
actuaire, et d’un tuteur académique de l’Université.
– Comme indiqué plus haut, environ la moitié des enseignants de la deuxième année du master Actuariat sont des
professionnels en activité. En plus des cours, quelques conférences sont organisées, ce qui permet à des praticiens
de faire partager leur expérience sur des thèmes ciblés.
– Les entreprises recrutent les diplômés du master Actuariat, souvent avant la fin du stage.
– Les entreprises apportent un soutien financier au master Actuariat par l’intermédiaire de la taxe d’apprentissage.

Que deviennent vos anciens ? Est-ce que vous avez des exemples ?

Les anciens élèves s’insèrent généralement dans des compagnie d’assurance, des cabinets de conseil et des organ-
ismes financiers.

Est-ce que votre formation est accessible également en formation continue ?

Non.

Comment procédez vous pour faire évoluer votre programme ?

L’évolution des programmes est le fruit d’une réflexion d’un conseil de perfectionnement du Master, constitué par des enseignants et des professionnels. Il est aussi alimenté par des réunions avec la commission scientifique de l’Institut des Actuaires, qui élabore notamment le Core Syllabus (c’est-à-dire l’ensemble des compétences et des matières que doit étudier un actuaire). Par exemple, dès la rentrée 2014, le Master M2 fait évoluer ses enseignements d’informatique et de statistique afin de mieux préparer ses futurs actuaires aux enjeux que constituent la « data science » qui touche de plein fouet le monde de l’assurance.

Quel métier en Assurance ? Découvrez le métier d’Actuaire avec Morgane Genest, Actuaire, Natixis.

« Les actuaires quantifient la notion de risque en utilisant les mathématiques dans le but d’identifier et de modéliser les conséquences financières d’évènements incertains », Morgane Genest, Actuaire, Natixis.

Est-ce que vous pouvez nous présenter votre carrière en quelques mots ?

Ma première expérience en tant qu’actuaire correspond à mon stage de fin d’études effectué en 2009 au sein d’une compagnie d’assurance vie et plus particulièrement dans le domaine de la retraite.

Cette expérience m’a permis d’appréhender plusieurs aspects du métier d’actuaire : une partie de recherche sur les « Variable Annuities » (qui a fait l’objet de mon mémoire) ainsi qu’une partie plus opérationnelle concernant l’évaluation des engagements de retraite collective de la Compagnie.

A la recherche de nouveaux défis pour mon premier emploi, je me suis alors tournée vers l’assurance non vie et plus particulièrement les cautions et garanties, essentiellement dans le but de parfaire mes connaissances sur Solvabilité 2, sujet d’actualité et d’avenir en assurance.

J’ai donc intégré ce projet en septembre 2010 et j’y suis toujours présente à l’heure actuelle.

Quelle a été votre formation ?

A l’issue de mes études supérieures à dominante mathématiques (classes préparatoires aux grandes écoles – MP), j’ai intégré l’école d’actuariat de Brest, l’EURIA, sur concours.

L’EURIA décerne, après trois années d’étude, le Master d’Actuariat et est également l’une des formations reconnues par l’Institut des Actuaires, permettant de délivrer le titre d’Actuaire Associé.

Est-ce que vous pouvez nous présenter votre métier ?

Les actuaires quantifient la notion de risque en utilisant les mathématiques dans le but d’identifier et de modéliser les conséquences financières d’évènements incertains. L’actuariat est donc un métier transverse où chacun peut choisir sa spécialité : inventaire, tarification, modélisation,… dans différents domaines (assurance, banque, conseil…).

Pour ma part, je suis rattachée à la Direction Technique et Risques d’une compagnie d’assurance appartenant à un grand groupe bancaire.

Au quotidien, je participe à la construction des modèles internes de calcul de fonds propres économiques et réglementaires répondant aux exigences Solvabilité 2.

Plus concrètement, je contribue à l’élaboration et au développement de modèles déterministes et stochastiques d’évaluation du besoin en fonds propres à horizon un an, puis 3 ans (ORSA). Après l’obtention de ces résultats chiffrés, la partie présentation et analyse commence et nous permet par la suite d‘échanger avec l’Autorité de Contrôle Prudentiel, superviseur validant les modèles.

De façon ponctuelle, je participe également aux travaux d’Embedded Value (calcul de la valeur intrinsèque de la Compagnie).

Quels sont les principaux attraits du métier ?

L’actuariat est un métier avec de réelles opportunités d’emploi, où la progression y est rapide et où il est relativement simple de découvrir d’autres postes et d’autres facettes du métier en changeant d’entités (internes ou externes).

De plus, je recherchais une profession me permettant d’appliquer de façon concrète les mathématiques, ce que je fais au quotidien au travers des mes différents travaux.

Le poste que j’occupe me permet également d’avoir une certaine autonomie et des responsabilités, même après seulement deux ans d’expérience.

Est-ce que vous voyez des points négatifs ?

Le domaine sur lequel je travaille est encore récent et même si l’entrée en vigueur de la directive Solvabilité 2 est sans cesse repoussée, la charge de travail reste relativement importante.

Quelles sont les qualités requises selon vous pour réussir dans ce métier ?

Tout d’abord, il faut évidemment une certaine aptitude pour les mathématiques. Il est également nécessaire d’être rigoureux, curieux et d’avoir une bonne capacité de travail.

L’actuaire peut également être amené à échanger avec les autres métiers/entités d’une compagnie (juridique, maitrise d’ouvrage, maitrise d’œuvre, marketing, contrôle de gestion, comptabilité…). Il lui faut donc apprécier le travail en équipe et être relativement accessible et ouvert.

Est-ce que vous avez un conseil à donner aux candidats intéressés par ce type de carrière ?

Il ne faut pas hésiter à profiter pleinement des stages ou d’expériences pratiques pour donner un aspect opérationnel à la théorie mais également pour se définir des choix de carrière.

Si vous vous intéressez à l’actuariat mais que vous ne savez pas vers quel domaine vous diriger, je vous suggère de commencer dans le conseil.

Cette première expérience peut vous permettre de découvrir de nombreux sujets, d’intégrer les notions fondamentales du métier d’actuaire, de définir vos priorités ainsi que de soigner votre carnet d’adresses.

+ d’avis sur le métier d’Actuaire

« Le Diplôme Universitaire d’Actuaire de Strasbourg est une formation de haut niveau, en trois ans, qui prépare au métier d’Actuaire », Jacques FRANCHI, Responsable du DUAS, Université de Strasbourg

Est-ce que vous pouvez nous présenter le Master Actuariat et Gestion du Risque ?

Il est issu de l’ancienne formation en trois ans, constituée de la MSG « Gestion du risque » et du DESS
« Actuariat », créée en 1984 en réponse à la demande de l’industrie.

Et de fait, la filière actuarielle à Strasbourg est encore aujourd’hui axée sur le « Diplôme Universitaire d’Actuariat de Strasbourg » (DUAS), qui délivre le titre d’Actuaire, reconnu par l’Institut des Actuaires (émanation de la profession).

La première année du DUAS se superpose à la troisième année de Licence (L3), effectuée soit en Licence de mathématiques soit en Licence mathématiques-économie, et ses deux dernières années se superposent au Master (M1 et M2). Le DUAS a toujours été fondé sur une interaction entre les deux UFR de Sciences économiques et de Gestion d’une part et de Mathématiques et Informatique d’autre part.

Le renouvellement du contrat quadriennal (co-signé pour la première fois en 2009) entre l’Université de Strasbourg et le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche pour la période 2013-2017 se trouve coïncider avec une modification du rattachement du DUAS à l’intérieur de l’université de Strasbourg : sa gestion est désormais assurée par l’UFR de Mathématiques et Informatique.

L’intitulé du Master change également, pour devenir le « parcours Actuariat du Master mention Mathématiques et Applications, spécialité Statistique » (cette dénomination alambiquée étant due à la volonté des autorités de réduire le nombre des mentions de Master).

Combien avez-vous de promotions ?

Chaque année nous délivrons entre 15 et 20 diplômes d’actuaire, depuis 1987 sous la forme actuelle ; cela donne donc déjà 25 promotions de diplômés.

Quel est l’objectif de la formation ?

Le Diplôme Universitaire d’Actuaire de Strasbourg (DUAS) est une formation de haut niveau, en trois ans, qui prépare au métier d’Actuaire.

En tant qu’expert en mathématiques financières, ce qui inclut calcul des probabilités et statistique, le futur actuaire doit avoir une bonne base mathématique combinée avec des connaissances solides en économie, en gestion et en finance. Il doit en outre être déjà instruit des problématiques essentielles rencontrées par les actuaires en exercice.

Quels sont les points forts du programme ?

L’actuaire est un spécialiste de la gestion du risque qui réalise des études économiques, financières et statistique dans le but de mettre au point ou de modifier des contrats d’assurances, qui évalue les risques et les coûts pour les assurés et les assureurs et fixe les tarifs des cotisations en veillant à la rentabilité de l’entreprise, qui suit les résultats d’exploitation et surveille les réserves financières de sa compagnie.

Pour mener à bien ces différentes tâches, il doit non seulement maîtriser les outils probabilistes, statistiques, et informatiques, mais aussi être compétent en comptabilité et dans les aspects juridiques, financiers et fiscaux.

Nous proposons donc une formation pluridisciplinaire, qui tire pleinement profit de la collaboration entre l’UFR de Mathématique et d’Informatique et la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, ainsi que de la proximité de pays à riche tradition actuarielle universitaire (Allemagne, Autriche, Belgique, Luxembourg, Suisse).

Le Diplôme Universitaire d’Actuariat de Strasbourg est un diplôme en trois ans, reconnu par l’Institut des Actuaires, qui confère le titre de membre associé de l’Institut des Actuaires.

Quels sont les profils des étudiants ?

Ils sont issus d’un L2 soit de mathématiques soit de mathématiques-économie, ou bien de classe préparatoire aux grandes écoles, de commerce ou d’ingénieurs.

Un concours national d’entrée en Licence 3-DUAS 1 sera mis en place pour l’année 2014, commun avec les formations en actuariat de Brest (Euria), Lyon (Ifsa) et Paris (Isup et Dauphine).

Cette année 2013 nous recruterons encore nos étudiants sur dossier et après un entretien (la date limite de dépôt des dossiers est fixée au 15 juin 2013 ; il y a une pré-inscription à effectuer avant ; voir notre site web.

Dans l’avenir une possibilité d’accès direct en Master 1-Duas 2 selon ces modalités sera maintenue.

Comment est composé le corps enseignant ?

La majorité, sont des enseignants-chercheurs de la faculté de Mathématiques et Informatique et de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, relevant de l’Université de Strasbourg. D’autres sont des professeurs invités étrangers, universitaires spécialistes de branches particulières de l’actuariat et professeurs titulaires en Belgique ou en Suisse.

Enfin un quart des cours sont assurés par des intervenants professionnels, actuaires confirmés, en poste au sein des plus grandes institutions et entreprises de l’assurance (ou bien encore : du conseil, de la banque, du contrôle, de l’audit).

Quelles sont vos relations avec les entreprises ?

Hors l’intervention de professionnels extra-universitaires dont nous bénéficions dans plusieurs cours (comme mentionné ci-dessus), plusieurs entreprises nous prennent régulièrement des étudiants en stage. Ces stages (à Strasbourg, Paris et à l’étranger) durent au total au moins 6 mois ; le tuteur académique est à même de discuter avec le maître de stage des problématiques les plus récentes à l’occasion de la rédaction du mémoire de stage et de sa soutenance.

Par ailleurs des actuaires employés par des grandes entreprises viennent présenter leur activité devant nos étudiants.

Que deviennent vos anciens ? Est-ce que vous avez des exemples ?

Avec 25 promotions d’anciens étudiants, nous en trouvons dans des fonctions de direction, de conseil, de supervision, en France et à l’étranger, et cela plus précisément dans les spécialités suivantes :
– responsable d’études actuarielles, en vie ou non-vie ;
– responsable des tarifications, des provisions et d’inventaire ;
– actuaires consultants en retraite, prévoyance et santé ou en réassurance ;
– gestionnaires du risque en assurance, réassurance ou en finance ;
– audit des sociétés d’assurance ;
– chef de brigade à l’Autorité de Contrôle Prudentiel.

L’un de nos anciens étudiants est aujourd’hui à la fois directeur d’entreprise et vice-président de l’Institut des Actuaires.

Est-ce que votre formation est accessible également en formation continue ?

Nous accueillons en seconde année (niveau M1) après examen de leur dossier quelques étudiants n’ayant pas suivi notre première année (de niveau L3). Mais nous n’avons pas de formation continue proprement dite.

Comment procédez-vous pour faire évoluer votre programme ?

Nous avons des contacts avec l’évolution de la pratique actuarielle réelle, via les invitations d’universitaires étrangers spécialistes de cette branche, avec les anciens étudiants, et via les recherches universitaires sur les sujets de pointe en mathématiques de la finance et de l’actuariat.


Jacques FRANCHI est professeur de mathématiques à l’Université de Strasbourg, probabiliste spécialisé en théorie des processus aléatoires évoluant des diverses structures géométriques (variétés riemanniennes ou relativistes). Il est auteur d’une série d’articles de recherche sur ce sujet, ainsi que de livres de recherche (Hyperbolic dynamics and Brownian motion, avec Y. Le Jan ; Oxford University Press 2013) ou d’enseignement (Processus aléatoires à temps discret ; Ellipses 2013. Et : Calcul des probabilités, 3ème édition, avec D. Foata et A. Fuchs ; Dunod 2012).