Quel métier en Assurance ? Découvrez le métier d’Actuaire avec Morgane Genest, Actuaire, Natixis.

« Les actuaires quantifient la notion de risque en utilisant les mathématiques dans le but d’identifier et de modéliser les conséquences financières d’évènements incertains », Morgane Genest, Actuaire, Natixis.

Est-ce que vous pouvez nous présenter votre carrière en quelques mots ?

Ma première expérience en tant qu’actuaire correspond à mon stage de fin d’études effectué en 2009 au sein d’une compagnie d’assurance vie et plus particulièrement dans le domaine de la retraite.

Cette expérience m’a permis d’appréhender plusieurs aspects du métier d’actuaire : une partie de recherche sur les « Variable Annuities » (qui a fait l’objet de mon mémoire) ainsi qu’une partie plus opérationnelle concernant l’évaluation des engagements de retraite collective de la Compagnie.

A la recherche de nouveaux défis pour mon premier emploi, je me suis alors tournée vers l’assurance non vie et plus particulièrement les cautions et garanties, essentiellement dans le but de parfaire mes connaissances sur Solvabilité 2, sujet d’actualité et d’avenir en assurance.

J’ai donc intégré ce projet en septembre 2010 et j’y suis toujours présente à l’heure actuelle.

Quelle a été votre formation ?

A l’issue de mes études supérieures à dominante mathématiques (classes préparatoires aux grandes écoles – MP), j’ai intégré l’école d’actuariat de Brest, l’EURIA, sur concours.

L’EURIA décerne, après trois années d’étude, le Master d’Actuariat et est également l’une des formations reconnues par l’Institut des Actuaires, permettant de délivrer le titre d’Actuaire Associé.

Est-ce que vous pouvez nous présenter votre métier ?

Les actuaires quantifient la notion de risque en utilisant les mathématiques dans le but d’identifier et de modéliser les conséquences financières d’évènements incertains. L’actuariat est donc un métier transverse où chacun peut choisir sa spécialité : inventaire, tarification, modélisation,… dans différents domaines (assurance, banque, conseil…).

Pour ma part, je suis rattachée à la Direction Technique et Risques d’une compagnie d’assurance appartenant à un grand groupe bancaire.

Au quotidien, je participe à la construction des modèles internes de calcul de fonds propres économiques et réglementaires répondant aux exigences Solvabilité 2.

Plus concrètement, je contribue à l’élaboration et au développement de modèles déterministes et stochastiques d’évaluation du besoin en fonds propres à horizon un an, puis 3 ans (ORSA). Après l’obtention de ces résultats chiffrés, la partie présentation et analyse commence et nous permet par la suite d‘échanger avec l’Autorité de Contrôle Prudentiel, superviseur validant les modèles.

De façon ponctuelle, je participe également aux travaux d’Embedded Value (calcul de la valeur intrinsèque de la Compagnie).

Quels sont les principaux attraits du métier ?

L’actuariat est un métier avec de réelles opportunités d’emploi, où la progression y est rapide et où il est relativement simple de découvrir d’autres postes et d’autres facettes du métier en changeant d’entités (internes ou externes).

De plus, je recherchais une profession me permettant d’appliquer de façon concrète les mathématiques, ce que je fais au quotidien au travers des mes différents travaux.

Le poste que j’occupe me permet également d’avoir une certaine autonomie et des responsabilités, même après seulement deux ans d’expérience.

Est-ce que vous voyez des points négatifs ?

Le domaine sur lequel je travaille est encore récent et même si l’entrée en vigueur de la directive Solvabilité 2 est sans cesse repoussée, la charge de travail reste relativement importante.

Quelles sont les qualités requises selon vous pour réussir dans ce métier ?

Tout d’abord, il faut évidemment une certaine aptitude pour les mathématiques. Il est également nécessaire d’être rigoureux, curieux et d’avoir une bonne capacité de travail.

L’actuaire peut également être amené à échanger avec les autres métiers/entités d’une compagnie (juridique, maitrise d’ouvrage, maitrise d’œuvre, marketing, contrôle de gestion, comptabilité…). Il lui faut donc apprécier le travail en équipe et être relativement accessible et ouvert.

Est-ce que vous avez un conseil à donner aux candidats intéressés par ce type de carrière ?

Il ne faut pas hésiter à profiter pleinement des stages ou d’expériences pratiques pour donner un aspect opérationnel à la théorie mais également pour se définir des choix de carrière.

Si vous vous intéressez à l’actuariat mais que vous ne savez pas vers quel domaine vous diriger, je vous suggère de commencer dans le conseil.

Cette première expérience peut vous permettre de découvrir de nombreux sujets, d’intégrer les notions fondamentales du métier d’actuaire, de définir vos priorités ainsi que de soigner votre carnet d’adresses.

+ d’avis sur le métier d’Actuaire

« Nous travaillons en forte concertation avec l’Institut des Actuaires, pour que notre formation soit toujours en conformité avec les avancées techniques », Franck Vermet, Responsable de la Licence Mathématiques Financières, Euro-Institut d’Actuariat

Est-ce que vous pouvez nous présenter la Licence Mathématiques Appliquées et Sciences Sociales Parcours Mathématiques Financières ?

Créé en 1989 par Hervé Le Borgne, Actuaire, avec adaptation au LMD en 2004, le parcours « mathématiques financières » existe pour la troisième année de Licence MASS. Il constitue la première année d’une formation en trois ans (L3 MASS « mathématiques financières » et Master Actuariat) reconnue par l’Institut des Actuaires français et pouvant délivrer le titre d’actuaire.

Combien avez-vous de promotions ?

Cette année sortira la 22ème promotion de l’EURIA, suite au parcours de 3 ans licence mathématiques financières et master actuariat. A la création, les promotions comptaient une quinzaine d’étudiants et depuis quelques années, elles comptent 25 à 35 étudiants.

Quel est l’objectif de la formation ?

L’objectif de la Licence mathématiques financières est de donner aux étudiants une vision de base des outils actuariels ainsi que des connaissances généralistes dans les domaines connexes (mathématiques appliquées, comptabilité, environnement juridique, gestion, économie, langues…), et ainsi de permettre aux étudiants de poursuivre la formation en trois ans de l’EURIA (L3 MASS « mathématiques financières » et Master Actuariat).

Quels sont les points forts du programme ?

Les points forts du programme sont les suivants :
– Mathématiques de base (analyse, intégration, probabilités, statistique, optimisation, …) en vue d’une poursuite d’étude dans un Master d’actuariat (ou Mathématiques financières);
– Analyse et traitement mathématique et statistique des problèmes économiques et sociaux ;
– Mathématiques financières de base ;
– Informatique (notamment langage R et VBA) ;
– Anglais économique et scientifique ;
– Compétences de base en comptabilité, économie générale, commerce et droit.

Quels sont les profils des étudiants ?

Les étudiants proviennent majoritairement des classes préparatoires à dominante mathématique, et également de Licence de Mathématiques ou MASS.

Comment est composé le corps enseignants ?

Le corps enseignant est constitué d’enseignants-chercheurs de l’université de Bretagne Occidentale et d’intervenants professionnels pour les matières plus directement liées au métier d’actuaire. Cette complémentarité nous semble essentielle pour que les étudiants acquièrent à la fois les connaissances théoriques et pratiques pour affronter leur quotidien de demain.

Quelles sont vos relations avec les entreprises ?

Volontairement, nous avons souhaité être proches des entreprises et des actuaires pour préparer les étudiants au monde du travail. Nous avons donc de très nombreuses relations avec les entreprises : interventions pour des cours, partenariat donnant lieu à des stages, et présence de 4 actuaires (venant de 4 entreprises différentes) dans le Collège de Direction de l’Euria.

Que deviennent vos anciens ? Est-ce que vous avez des exemples ?

La très grande majorité des étudiants poursuivent leurs études en Master d’Actuariat à Brest et deviennent ainsi Actuaire. Une fois dans le monde professionnel, les actuaires travaillent dans les domaines de l’assurance, du conseil ou de la banque. Nous gardons de très bons contacts avec nos anciens et sommes proches de l’Association des Actuaires de Bretagne (A2B), association qui comme son nom l’indique regroupe les actuaires sortis de l’Euria suite au parcours de 3 ans.

Est-ce que votre formation est accessible également en formation continue ?

Oui, notre formation est depuis peu accessible en VAE.

Comment procédez-vous pour faire évoluer votre programme ?

Nous travaillons en forte concertation avec l’Institut des Actuaires, pour que notre formation soit toujours en conformité avec les avancées techniques et les besoins du métier d’actuaire.

Afin de conserver la possibilité de délivrer le titre d’Actuaire au terme du cycle de 3 ans, nous sommes régulièrement audités par l’Institut des Actuaires, qui vérifie que notre programme, nos intervenants et notre cursus sont conformes à ses exigences.


J’ai suivi mes études universitaires en Mathématiques à l’Université de Rennes 1, où j’ai obtenu mon Doctorat en Mathématiques et Applications en 1994. Je suis Maître de conférences à Brest à l’Université de Bretagne Occidentale depuis 1996.
J’ai été Directeur du Département de Mathématiques de 2003 à 2007 et je suis Directeur des Etudes de l’EURIA (Euro-Institut d’Actuariat) depuis 2011.
Mes activités de recherche portent sur la théorie des probabilités, plus précisément les modèles de réseaux de neurones (modèle de Hopfield, modèles de mémoire associative), la physique statistique, les algorithmes stochastiques, les marches aléatoires, les modèles de télécommunication.
J’effectue une grande partie de mes enseignements à l’EURIA, où j’enseigne les probabilités, les statistiques, la simulation stochastique, l’informatique, l’analyse de données, et les mathématiques actuarielles.