70 pour cent des Français ont besoin de 1 à 4 jours pour se remettre au travail après les vacances

Le spécialiste du recrutement Robert Half a réalisé une enquête auprès des Directeurs et Responsables des Ressources Humaines français pour savoir comment leur entreprise s’organisait pour gérer les congés de ses collaborateurs et connaître le temps nécessaire aux salariés, après leurs vacances, pour reprendre leur rythme de travail.

Les résultats indiquent que près d’un tiers des Français (24%) se replongent quasi instantanément dans leurs activités professionnelles. En revanche, ils sont 70% à avoir plus de difficultés puisqu’il leur faut entre 1 et 4 jours pour se remettre à l’œuvre. 6% ont même besoin d’une semaine voire plus…

Fabrice Coudray, Director chez Robert Half International France affirme : « Il ne faut pas oublier qu’à l’heure où les smartphones et autres tablettes numériques sont de plus en plus utilisés, il est de plus en plus courant d’avoir au moins suivi l’avancement des projets en cours et géré les urgences pendant ses vacances. N’oublions pas aussi que les Français préparent en général très bien leur absence estivale en anticipant, décalant, confiant leurs projets en cours. Il est donc vrai que les tout premiers jours du retour peuvent être consacrés à (re)créer des liens en échangeant sur les vacances et pour certains, en rêvant même des prochaines ! Ces conversations contribuent à reformer l’esprit d’équipe qui sera essentiel à l’activité de la rentrée et du 4ème trimestre, périodes souvent denses.».

Robert Half s’est également intéressé aux méthodes adoptées par les Directeurs des Ressources Humaines pour gérer la charge de travail lorsque des membres de l’équipe sont en vacances.

Dans 1/3 des cas, les absences estivales ralentissent – voire condamnent – les projets en cours. La solution pour laquelle opte la majorité des DRH est la délégation de certaines tâches à d’autres collaborateurs ou le recours à des intérimaires.

Fabrice Coudray remarque : « Un recours plus systèmatique à des intérimaires permettraient aux entreprises françaises de ne pas décaler ou suspendre leurs projets, qui, compte tenu du contexte actuel, sont le plus souvent stratégiques. Cette solution permet également aux salariés de profiter réellement de leurs vacances sans anticiper une rentrée stressante. C’est donc un élément qui participe à la fidélisation. Du côté de l’entreprise, elle permet aussi de repérer d’éventuelles nouvelles recrues, qui auront déjà fait leurs preuves. »

« 600 à 700 départs en retraite à combler dans les cinq prochaines années », Philippe Grégoire, Responsable du service recrutement, GMF

C’est le grand défi des prochaines années à la GMF sur le front de l’emploi : faire face au départ en retraite de près de 700 de ses 6500 collaborateurs actuels. Explications avec Philippe Grégoire, responsable du service recrutement du groupe GMF.

Comment envisagez-vous l’avenir en matière de recrutement ?

Durant les cinq prochaines années, nous allons devoir faire face aux évolutions d’organisation et technologiques de demain, parer aux importants départs en retraite et favoriser les parcours professionnels. Il va donc falloir beaucoup recruter. Fin septembre 2011, nous étions sur un volume d’environ 135 recrutements externes en CDI. D’ici la fin de cette année, nous en serons certainement à plus de 170, et ça va aller en augmentant progressivement.

Quels sont les postes à pourvoir ?

Les deux principaux gisements sont les postes de commerciaux et de gestionnaires sinistres. Dans le premier cas, il s’agit d’emplois sur toute la France de conseillers en assurance et en épargne, de conseillers financiers, de chargés de clientèle, sans oublier les téléconseillers. Nous avons également des besoins en termes d’encadrement, ainsi que sur nos sites centraux, pour des postes variés liés à des fonctions support : informatique, mais aussi en marketing, contrôle général, comptabilité, finance, organisation, juridique…

Recherchez-vous des profils de candidats en particulier ?

Pour les postes commerciaux, qu’il s’agisse de postuler en agence ou en télévente, nous recherchons prioritairement des profils Bac +2, type BTS MUC (Management des unités commerciales). Une petite expérience est préférable, et nous privilégions également de plus en plus les parcours en alternance. Nous recrutons entre vingt et trente alternants chaque année. Dans le cas des postes en gestion de sinistres, nous recherchons des profils Bac +2 à +3, type BTS Assurances ou Licence de Droit. En ce qui concerne les compétences, nous sommes sensibles aux aptitudes commerciales et aux qualités relationnelles des candidats aux postes commerciaux, tandis que les aspects rigueur et sens du service sont particulièrement appréciés en gestion de sinistres.

Quels avantages y a-t-il à intégrer la GMF ?

La solidité, la taille et la réputation du groupe sont des atouts indéniables. De plus, nous sommes particulièrement attentifs au bien-être de nos collaborateurs. Ce faisant, nous sommes un groupe perçu comme à la fois performant et humain, où un collaborateur peut évoluer, grâce à une forte volonté de mobilité interne s’appuyant sur une politique de formation interne. Il existe également des passerelles pour évoluer vers les autres entités du groupe : Covea, la MAAF et la MMA.

« L’essentiel de nos recrutements – 70 % en 2010 – porte sur les métiers de la relation clients », Émilie Bertrand, Responsable Emploi chez April

N°1 des courtiers grossistes en assurance, APRIL est assureur multi-spécialiste offrant une gamme complète de contrats pour les particuliers, les professionnels et les entreprises. Présents dans 35 pays, son siège social est à Lyon, où est basée la plupart des effectifs.

Quels sont vos objectifs de recrutement pour 2011 ?

L’année dernière nous avons recruté 1 200 personnes. Cette année, les embauches seront plus modérées puisque nous faisons converger certains métiers par le regroupement de filiales. La mobilité interne sera donc forcément privilégiée. Nous envisageons tout de même de recruter près de 800 nouveaux collaborateurs tous contrats confondus.

Sur quels types de poste recrutez-vous ?

L’essentiel de nos recrutements – 70 % en 2010 – porte sur les métiers de la relation clients. Nous recherchons à la fois des commerciaux pour animer nos réseaux de distribution, des vendeurs auprès des particuliers ou auprès des grands comptes mais également des gestionnaires. Véritables conseillers à distance, les gestionnaires sont en charge de l’accompagnement de nos clients, de l’adhésion du contrat à la gestion des sinistres. Et, bien entendu, nous recrutons de façon récurrente des spécialistes de l’assurance. Ce sont les métiers du pilotage et de la gestion du risque (tarificateurs, actuaires, etc.)

Quels profils recherchez-vous ?

Plus d’un tiers des recrutements de commerciaux se fait à niveau Bac +2. Nous recherchons des profils qui disposent de bonnes qualités d’écoute, de contact et de communication. Certains sont bien sûr plus diplômés (Bac +3 à Bac +5), d’autres le sont en revanche moins. Nous faisons passer des tests de recrutement qui nous permettent de ne pas se focaliser sur le diplôme, car notre principale exigence porte véritablement sur le savoir-être.

Trois valeurs essentielles résument notre culture : simplicité, convivialité et imagination. Il ne s’agit pas seulement d’une image de marque, car nous voulons réellement faire vivre ces valeurs au quotidien dans l’entreprise. Quelqu’un d’extrêmement motivé, qui a le sens de l’engagement et du travail et qui partage fondamentalement ces trois valeurs valeurs, a toutes les chances de nous séduire. 23 % de nos effectifs sont d’ailleurs de niveau CAP, BEP et Bac, ce qui prouve bien que l’on n’écarte pas un CV uniquement en fonction des diplômes obtenus.

Sur les métiers de l’actuariat et du pilotage du risque, métiers très techniques, nous recrutons essentiellement des profils Bac +5.

Quelle place reste-t-il aux profils plus expérimentés ?

Les postes en relation avec le client sont, statistiquement, l’apanage des 20-30 ans en moyenne. Nous avons la véritable volonté de « senioriser » nos équipes mais les profils plus expérimentés sont eux plus tournés vers le management d’équipes, sur les postes de direction ou de management opérationnel.

Pour les postes de manager d’équipe de gestion par exemple, c’est très souvent la mobilité interne qui est favorisée. Nous souhaitons au maximum faire évoluer nos collaborateurs.

Axa devrait recruter 2300 personnes en 2010

Après avoir recruté plus de 2000 personnes en 2009, Axa passe à l’offensive et prévoit de recruter 2300 personnes en France en 2010. Ce chiffre n’inclut pas les contrats à durée déterminée et les stagaires.

La majorité de ces embauches, environ 1 700, concerne des métiers de commerciaux en salariés ou en indépendants. L’assureur cherche à recruter essentiellement des conseillers de clientèle, agents mandataires, agents généraux et des agents prévoyance et patrimoine.

Des recrutements de profils BAC +5 jeunes diplômés ou confirmés sont également prévus pour les métiers d’expertises : actuaires, audit, souscripteurs, marketing, chefs de projets…

Le recrutement des commerciaux en assurance ne connaît pas la crise

Les commerciaux en assurance ont le vent en poupe : aucune baisse de recrutement à déplorer. C’est semble-t-il le constat des recruteurs et professionnels de l’assurance. « Le secteur assiste à une recrudescence d’ouvertures d’agences par les compagnies et les mutuelles », souligne Carole Moreau, chargée de clientèle grands comptes chez Hays Assurance, dans l’étude de rémunération du cabinet consacrée au secteur.

Si la situation est à nuancer selon que l’on parle de compagnies d’assurance et courtiers ou de mutuelles, elle est globalement très positive. « Les compagnies et courtiers recrutent sensiblement les mêmes volumes de commerciaux que l’année dernière, soit plus qu’en 2007 », note Mathieu Motillon, Manager au sein de la division Banque et Assurance du cabinet Robert Half. L’enjeu pour ces acteurs est de conserver les clients acquis et de trouver un relai de croissance via l’acquisition de nouveaux clients.

Même constat dans le monde de la mutuelle. Ces structures, confrontées à un contexte européen concurrentiel, doivent trouver un nouveau souffle en développant leur marketing mais surtout en renforçant leurs réseaux commerciaux. « La demande de candidats y est plus forte que l’année dernière », ajoute Mathieu Motillon. « Ces structures souvent franco-françaises sont en outre peu impactées par le contexte international en logique de crise ».

Profils expérimentés recherchés

Les compagnies et structures mutualistes traquent plusieurs types de profils. « Nous observons des recrutements massifs sur les plates-formes téléphoniques, mais également sur les profils terrain », précise Carole Moreau. Ces commerciaux debout, recherchés tant par les compagnies que par les mutuelles, doivent conjuguer appétence commerciale et qualités de prospection.

Autres profils convoités : « les commerciaux en assurance collective avec une expérience déjà avérée de cinq années, surtout en prévoyance santé » note Mathieu Motillon. Ces candidats sont difficiles à trouver car ils bénéficient d’une véritable expertise. Enfin, les entreprises recrutent aussi de manière soutenue des commerciaux chargés de développer les partenariats. Le recrutement de ces candidats bac +4 ou 5, qui représentent un relai de croissance pour les acteurs de l’assurance, n’a pas faibli par rapport à l’année dernière.

A noter que le niveau de recrutement a changé. « Les cadres sont recrutés après avoir suivi une formation Bac+5, les non cadres sont recrutés à Bac+2, type BTS, contre un niveau Bac auparavant », souligne Carole Moreau.

La bonne nouvelle : les pénuries de candidats ont un impact positif sur les rémunérations. « Si les entreprises veulent maîtriser leurs coûts fixes, elles ont également des contraintes de performance », précise Mathieu Motillon. « Elles proposent donc des enveloppes de variable légèrement plus importantes à destination des commerciaux debout par exemple ». Le marché manque aussi de profils expérimentés sur l’assurance collective, ce qui tire les montants à la hausse.

Et cela ne devrait pas faiblir sur 2009. Selon les recruteurs, les entreprises ne feront pas d’économie sur le front-office et préfèreront, si nécessaire, appliquer les restrictions sur les fonctions support. Une bonne raison pour les commerciaux en assurance de ne pas appréhender l’année à venir.