Jeune diplômé recherche emploi désespérément

Les jeunes diplômés sortis en 2008 ont du mal à intégrer le marché de l’emploi et la promotion 2009 est en plus mauvaise posture encore. C’est ce que révèle l’enquête publiée le 2 octobre de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) sur la situation professionnelle de la promotion 2008. Cette étude, réalisée entre avril et mai 2009 auprès de 4.040 diplômés de niveau bac +4, annonce des chiffres bien moins encourageants que ceux publiés en juin par la Conférence des grandes écoles (voir notre article du 29 juin 2009).

Seulement 68% des jeunes diplômés étaient embauchés huit mois après leur sortie contre 82% un an auparavant. Et le secteur de la finance, qui subit les répercussions de la crise financières depuis le deuxième semestre 2008, est encore plus touché : seuls 64% des jeunes diplômés 2008 avaient trouvé un emploi contre 83% en 2007.

Les conditions d’embauche se sont elles aussi dégradées : 54 % des jeunes diplômés ont signé un contrat à durée indéterminée (CDI) contre 61 % l’année précédente et 64 % ont accédé au statut de cadre, contre 70 % en 2008. Les évolutions récentes ne modifient pas la hiérarchie des diplômes. Les taux d’emploi les plus élevés reviennent aux étudiants d’écoles de commerce et de gestion (73 %) et les plus faibles à ceux de l’université (61 %).

Un mauvais moment à passer

8 jeunes diplômés sur 10 estiment que la crise est inquiétante et grave, et 66% trouvent que le terme révoltant correspond à la situation actuelle. Ils sont en outre 56% à penser qu’elle sera durable.

Pourtant, même si plus de la moitié pense que la situation économique ne va pas vite s’améliorer, l’avenir est envisagé avec relative confiance. 83% des jeunes disent avoir confiance dans leur propre avenir et 66% dans l’avenir de leurs proches… même si en juin 2010, la promotion suivante arrivera à son tour sur le marché du travail.

UBS augmente les salaires pour compenser les pertes de bonus

UBS a annoncé qu’elle augmentait les salaires de certains de ses cadres dans la banque d’investissement pour éviter que ses collaborateurs ne décident d’aller rejoindre la concurrence. Une pratique que la banque semble trouver justifiée : un porte-parole d’UBS a en effet expliqué qu’il était habituel « de procéder à des hausses de salaires pour retenir les employés occupant des postes critique ».

La polémique a été lancée par le journal suisse Sonntag qui a révélé que les augmentations seraient de 50% et concerneraient les salaires de plusieurs centaines de ses cadres dans la banque d’investissement percevant une rémunération moyenne de 270.000 francs environ (178.110 euros). L’objectif est de compenser la perte de revenus liée à la baisse des bonus.

Difficile de retenir les meilleurs éléments

Le groupe bancaire s’est refusé à commenter cet article. Mais samedi dernier, le président d’UBS, Kaspar Villiger, avait déclaré au Berner Zeitung que la banque perdait des collaborateurs précieux dans des branches d’activité importantes.

Selon le président de la banque, UBS aurait de la peine à garder les meilleurs éléments. Est pointé du doigt le nouveau système de rémunération mis en place sous le contrôle des autorités de surveillance bancaires helvétiques.

Augmenter le fixe pour compenser les pertes de bonus pourrait devenir une tendance au sein des banques qui souhaitent retenir leurs employés mais dont la politique de bonus est très surveillée.

Sexisme dans la City de Londres ?

Outre le fait qu’elles y soient sous-représentées, les femmes sont loin d’avoir les mêmes avantages que les hommes dans la City de Londres. C’est ce que révèle une étude sur les salaires hommes-femmes dans le secteur de la finance réalisée par un organisme gouvernemental anglais : la Commission pour l’égalité et les droits de l’homme (Equality and Human Rights Commission).

Dans ce secteur dominé par les banques à 43% et les compagnies d’assurance à 21% qui emploie 1,3 million de personnes, les femmes sont payées en moyenne 55% de moins que leurs collègues masculins. Les primes de fin d’année connaissent quant à elles un écart de 78% par rapport à celles des hommes. Des différences deux fois plus élevées en moyenne que dans les autres secteurs.

Une plafond de verre?

Autre point alarmant de l’étude : les femmes sont sous-représentées aux postes seniors et de management, détenus à 66% par des hommes. En revanche, 46% des femmes du secteur de la finance occupent des postes administratifs et de secrétariat (contre seulement 17% des hommes).

Les progressions de carrière des femmes ne font pas non plus rêver puisque les hommes sont plus susceptibles que leurs homologues féminins d’être promus à des postes de management.

Des résultats surprenants si l’on considère que l’Angleterre a souvent fait valoir ses efforts en matière d’égalité des sexes. La législation britannique met ainsi depuis 2002 la charge de la preuve sur l’employeur en matière de discrimination et de harcèlement.

Pourtant, malgré les retentissants procès de ces dernières années ayant donné raison aux plaignantes, sur 11 banques et compagnies d’assurance ayant réalisé un audit sur l’égalité salariale, 5 établissements étaient en tort selon un récent sondage réalisé par le Département de recherche sur le travail anglais.

Une culture macho

Plusieurs raisons sont avancées pour tenter d’expliquer les différences de salaires entre les sexes: les hommes font davantage d’heures supplémentaires non rémunérées que les femmes, ce qui « pourrait aider la progression de leur carrière » selon l’étude réalisée par la Commission pour l’égalité et les droits de l’homme. Les hommes dans le secteur de la finance seraient aussi plus diplômés que les femmes.

Mais cette étude mentionne aussi la culture macho de la City dirigée par des hommes et où les femmes sont peu nombreuses à détenir des postes clé.

Les femmes auraient en outre des difficultés à concilier vie familiale et professionnelle dans un environnement hostile. Avoir des enfants pour une femme travaillant dans la City aurait des conséquences négatives sur sa carrière selon une étude réalisée par la City University. En Grande-Bretagne, 30 000 travailleuses seraient même poussées vers la sortie pendant leur grossesse chaque année.

Ces chiffres sont d’autant plus dommageables qu’une plus grande proportion de femmes dans la City aurait pu aider à empêcher la crise financière actuelle (Management Today, 2008). Même analyse concernant le manque de femmes dans les conseils d’administration des banques en faillite…