Est-ce que vous pouvez nous présenter le Master MMD-MA Spécialité Mathématiques de l’Assurance, de lʼÉconomie et de la Finance (MASEF) ?
Le master recherche Masef a été créé dans les années 70 sous le nom de DEA MASE. Il s’agissait à l’époque d’un DEA très novateur portant sur les techniques mathématiques de pointe appliquées aux sciences sociales.
Ses pères fondateurs (Ivar Ekeland, Christian Gouriéroux et Jean-Pierre Aubin notamment) avaient pour objectif de combiner l’expertise en analyse et probabilité du département de mathématiques de l’Université Paris-Dauphine avec le savoir faire en économétrie et statistique de l’ENSAE, afin de créer une formation unique en son genre dans le domaine de la recherche en mathématiques appliquées à l’économie au sens large.
Le partenariat Dauphine-ENSAE a depuis été maintenu, les deux institutions co-habilitant le Master 2 sous sa forme actuelle. Petit à petit, la gestion des risques en assurance et en finance de marché ont pris de plus en plus de place dans cette formation, accompagnant ainsi la croissance des marchés financiers et la demande accrue en jeunes chercheurs de haut niveau émanant des centres de recherche des grandes institutions financières.
Combien avez-vous de promotions ?
Plus de 30 promotions sont déjà issues du MASEF.
Quel est l’objectif de la formation ?
Pour la majorité des étudiants, le MASEF offre aujourd’hui une formation de pointe en mathématiques appliquées à la finance de marché (techniques quantitatives pour le trading et la gestion de portefeuille, modélisation, évaluation et couverture des risques financiers complexes). Cependant la formation est conçue de manière à laisser une ouverture assez importante vers les applications aux autres domaines de l’économie (assurance et théorie des jeux notamment).
Par ailleurs, le haut degré de formalisation mathématique du MASEF permet aux étudiants de poursuivre naturellement par une thèse de doctorat en mathématiques appliquées. Nous sommes soucieux de maintenir le niveau de la formation à la frontière entre recherche et applications, de manière à laisser la possibilité à nos étudiants de poursuivre par une carrière industrielle ou académique.
Quels sont les points forts du programme ?
Les équipes de mathématiques appliquées de l’Université Paris-Dauphine et de l’ENSAE-ParisTech sont largement reconnues au niveau international pour leur compétence en matière d’application des mathématiques à l’économie. Notre équipe d’enseignants est à la pointe du domaine, au fait des nouveautés technologiques et apte à s’adapter aux évolutions tant en matière de débouchés industriels que sur le plan académique.
Par ailleurs, même au plus fort de la demande, nous avons toujours limité nos effectifs (40 étudiants au maximum, une trentaine actuellement) de manière à pouvoir assurer un réel suivi de nos étudiants. En particulier, nos étudiants sont encadrés par petit groupe pour effectuer un travail de recherche qui se déroule tout au long de l’année sous la direction de l’un de nos enseignant-chercheur.
Enfin, contrairement aux autres formations mathématiques concurrentes, nos étudiants sont plongés dans un environnement économique fort, les sciences sociales étant le cœur de métier de l’Université Paris-Dauphine et de l’ENSAE-ParisTech. Nous ne souhaitons pas seulement former des techniciens de haut niveau, mais également de futurs cadres dirigeant aptes à comprendre les enjeux économiques réels.
Quels sont les profils des étudiants ?
Nous recrutons essentiellement des étudiants venant de grandes écoles d’ingénieur (Ecole Polytechnique, Centrale Paris, ENSAE-ParisTech, Telecom-ParisTech,…) ou issu de Master 1 en mathématique appliquée. Le niveau mathématique de la formation étant particulièrement élevé, nous nous montrons très sélectifs.
Comment est composé le corps enseignants ?
Le corps enseignant est composé de professeurs des Universités et de professionnels ayant par le passé obtenu un Phd (en mathématiques ou physique). Certains professeurs sont d’anciens professionnels qui sont revenus dans le circuit académique. Nous sommes soucieux d’utiliser nos ressources en adéquation avec les enseignements en dissociant les cours théoriques, assurés par des professeurs, des cours à vocation appliquée, assurés par des professionnels ou d’anciens professionnels du domaine correspondant.
Quelles sont vos relations avec les entreprises ?
Nous avons de nombreux contacts avec l’industrie, plus particulièrement avec Axa, Groupama, EDF, Crédit Agricole et Chevreux. En particulier, le MASEF est soutenu financièrement par les Chaires « Les particuliers faces aux risques » et « Finance et développement durable ». Nous maintenons par ailleurs un fort lien avec l’industrie via nos anciens étudiants.
Que deviennent vos anciens ? Est-ce que vous avez des exemples ?
La majorité de nos anciens ont des postes de quant, structureurs, trader, gestionnaire de portefeuille, ou contrôleur de risques dans de grandes banques d’investissement, compagnie d’assurance ou hedge-fund.
A titre d’exemple, l’un de nos étudiants de la promotion 2007-2008 a d’abord été embauché comme trader puis a été quant chez Chevreux, avant de devenir quant/trader dans un hedge fund qu’il a créé il y a un an avec deux collègues. Un autre issu de la promotion suivante a débuté en structuration à la SGCIB avant de passer à l’inspection générale du Crédit Agricole.
Par ailleurs, deux à trois étudiants débutent une thèse chaque année. A titre d’exemple Bruno Bouchard et Guillaume Carlier, actuellement professeurs des Universités et co-responsables du MASEF, ont effectué leur thèse après avoir étudié au MASEF. Il en est de même pour Elyes Jouini (actuellement vice président de l’Université Paris-Dauphine) et Nizar Touzi (professeur à l’Ecole Polytechnique). Plus récemment, une étudiante de la promotion 2009-2010 a passé un an comme ingénieur financier chez Axa avant d’entamer une thèse à Imperial College (Londres).
Est-ce que votre formation est accessible en formation continue ?
Non.
Comment procédez-vous pour faire évoluer votre programme ?
Nous avons mis en place un conseil de perfectionnement et d’orientation. Il comprend 4 membres académiques (notamment une médaille Fields, professeur au collège de France) et 5 issus du monde professionnel (EDF, AXA, Goldman Sachs, Crédit Agricole, Chevreux).
Les membres professionnels ont tous un niveau Phd. Régulièrement, des discussions ont lieu entre l’équipe dirigeante du Masef et les membres du conseil afin de faire le point sur les dernières évolutions tant scientifiques qu’en termes de débouchés.
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