« La formation a pour objet de former des cadres financiers spécialistes de la gestion des flux et des risques financiers », Erwan LE SAOUT, Directeur du Master 2 Trésorerie d’entreprise, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Est-ce que vous pouvez nous présenter le Master 2 Professionnel Trésorerie d’entreprise ?

Le Master 2 Trésorerie d’Entreprise a été créé en 2008 à la demande des professionnels du métier et des entreprises adhérentes à l’AFTE. Nous avons adopté le régime de l’apprentissage qui permet à l’étudiant de devenir rapidement opérationnel et de s’insérer facilement dans le monde de l’entreprise. Embaucher un jeune trésorier qui a de l’expérience c’est désormais possible grâce au master.

Combien avez-vous de promotions ?

Notre taille des promotions est 24 étudiants : 24 étudiants en apprentissage + en formation continue. J’ai 150 demandes par master. La trésorerie est un peu méconnue. La cinquième promotion achève prochainement son année. Les étudiants n’ont plus qu’à terminer la rédaction de leur mémoire et le soutenir. Fin mai, nous recruterons les étudiants qui formeront la sixième promotion.

Quel est l’objectif de la formation ?

La formation a pour objet de former des cadres financiers spécialistes de la gestion des flux et des risques financiers. Le trésorier prend une place de plus en plus importante au sein de l’entreprise. Or on s’aperçoit que le métier est mal connu si bien que cette compétence est devenue rare et recherchée. Cette formation vient combler un vrai manque.

Quels sont les points forts du programme ?

L’apprentissage est un vrai plus pour l’étudiant. Celui-ci peut mettre rapidement en pratique ce qu’il apprend en cours. De plus, nombreuses sont les entreprises tournées vers l’international à vouloir recruter un apprenti qui est très sensible à cet aspect.

Le Master trésorerie d’entreprise est une formation ayant un volume horaire important : 410 heures. Toutes les facettes du métier de trésorier sont abordées : gestion des flux, financements/placements, gestion des risques, traitement IFRS, négociation bancaire, sécurisation des règlements, droits des opérations de trésorerie… À cela s’ajoute un séminaire international où les étudiants-apprentis vont à la rencontre des trésoriers européens.

Quels sont les profils des étudiants ?

Les étudiants viennent principalement de Master 1 en finance, gestion et économie. Depuis deux ans, on note une demande accrue d’étudiants diplômés d’école de commerce à la recherche d’une culture cash qu’ils n’ont jamais rencontrée dans le cadre de leur cursus. La formation est rémunérée (environ 1200 euros par mois) ce qui permet d’attirer des étudiants provinciaux qui jusque-là renonçaient à venir poursuivre leurs études à Paris pour des raisons financières.

Comment est composé le corps enseignants ?

Pour les cours spécialisés nous faisons appel à des formateurs spécialistes. Ceci explique la présence majoritaire de professionnels dans le corps enseignant. Qui mieux qu’un responsable trésorerie pour enseigner le cash pooling aux étudiants ? La plupart des professionnels enseigne déjà au centre de formation de l’AFTE. Ils ne sont pas seulement spécialistes, ils sont aussi pédagogues.

Quelles sont vos relations avec les entreprises ?

Nous avons un directeur des études qui est un professionnel. Nos relations avec les entreprises sont excellentes. Les maîtres d’apprentissage prennent à cœur le rôle de formateur en entreprise auprès de l’apprenti. Aujourd’hui, nous sommes quelque peu victimes de notre succès avec un nombre d’offres de contrats d’apprentissage plus important que d’étudiants admis. Afin de mieux faire connaitre le métier de trésorier et lever ainsi toute inquiétude, certaines entreprises accueillent une journée un étudiant de M1 au sein de leur service trésorerie.

Que deviennent vos anciens ? Est-ce que vous avez des exemples ?

Nous tenons à conserver des relations avec nos diplômés. C’est pourquoi plusieurs manifestations sont organisées tout au long de l’année. Certains diplômés de la première promotion sont désormais des maîtres d’apprentissage. Nul doute que certains d’entre eux assureront des cours prochainement. La majorité d’entre eux travaillent dans des sociétés du SBF120. Un tiers des étudiants reste dans l’entreprise dans laquelle ils ont effectué leur apprentissage. Ils occupent bien souvent un poste de trésorier adjoint. Dans des entreprises de moindre importance, c’est tout simplement le poste de responsable de la trésorerie qu’ils occupent. Plus rare mais non marginal, certains se dirigent vers les cabinets de consulting tandis que d’autres partent à l’étranger.

Est-ce que votre formation est accessible également en formation continue ?

Depuis 2011, nous avons ouvert le master à la formation continue. Le nombre de places est volontairement restreint (4 places). Les cours se déroulent avec les apprentis. C’est une situation extrêmement enrichissante pour ces deux publics qui s’entraident.

Comment procédez-vous pour faire évoluer votre programme ?

Nous avons créé un comité de perfectionnement composé de professionnels et d’académiques. Il est présidé par la responsable du centre de formation de l’AFTE. Une année de formation n’est jamais identique à la précédente. Des séminaires d’actualités sont régulièrement organisés. Les journées de l’AFTE et Universwifnet constituent des sources d’inspiration pour nos futurs programmes.

Site internet du Master 2 Trésorerie d’entreprise


Docteur en Sciences de gestion de l’Université de Rennes 1, Erwan LE SAOUT est maître de conférences habilité à diriger des recherches à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur au PRISM. Ses enseignements portent essentiellement sur l’évaluation des actifs financiers, la finance internationale et la modélisation financière. Ses travaux de recherche ont trait à la liquidité des marchés financiers, la gestion des risques et la microfinance.