Frilosité en banque de détail

On la croyait épargnée mais la banque de réseau n’a pas résisté au vent de froid qui touche les autres secteurs. La frilosité des recruteurs et des candidats est maintenant palpable. « Les banques réfléchissent à deux fois avant de lancer un recrutement externe pour ne faire aucune erreur et les candidats sont plus frileux qu’avant », précise Frédéric Hatsadourian, Manager Banque & Assurance au sein du cabinet Robert Walters.

Même constat pour Yann Pelvet, Directeur chez Carrières Bancaires. « Les candidats sont beaucoup moins actifs et doivent avoir une bonne raison pour accepter de changer de poste (niveau de salaire actuel bas, nécessité de mobilité géographique…). Ils se comportent de manière très raisonnable et laissent moins de place à l’affectif dans leur choix ». Il faut ajouter à cela que les candidats ont parfois une image faussée de certaines banques, placées sous les feux des projecteurs en cette période difficile.

La conséquence : un turnover beaucoup plus faible. « Deux fois moins de postes qu’il y a trois mois » pour Yann Pelvet, « deux-trois postes contre dix il y a encore quelques mois » pour Frédéric Hatsadourian. Et des exigences plus élevées.

Ceux qui s’en sortent

Les banques recherchent surtout les fonctions commerciales expertes : des chargés de clientèle professionnelle, entreprises ou des conseillers en gestion de patrimoine, en particulier les seniors expérimentés avec 5 à 10 ans d’expérience. Les fonctions support de type contrôle des risques, contrôle de gestion continuent à recruter, même si les volumes sont très inférieurs à l’année passée.

Question rémunération, il y aurait pour Yann Pelvet une tendance à la baisse, surtout pour les jeunes diplômés. Frédéric Hatsadourian ne constate pas d’impact : « on retrouve en 2009 les salaires de 2007-2008. Les banques sont prêtes à faire un petit geste pour attirer les bons candidats ».

Tous s’accordent à dire qu’il n’a pas de gel total des recrutements. La banque de réseau est soumise à une pyramide des âges très favorable aux candidats avec 30 à 50% de départ à la retraite selon Thierry Mageux, directeur de la division banque-assurance du cabinet de recrutement Robert Half. Les pronostics les plus optimistes prévoient un rebond de recrutement à partir de septembre prochain.