« Les secteurs les plus convoités par les étudiants sont le secteur bancaire et le secteur indépendant », Florence Bonnière, Présidente de l’association AGEP, Université de Rennes 1

Est-ce que vous pouvez nous présenter l’association des Gestionnaires en Patrimoine ?

L’AGEP est un acronyme désignant l’association des gestionnaires en patrimoine de l’Université de Rennes 1. Elle a été créée en 1995, c’est-à-dire quelques années après la création du Master 2 Droit et Gestion de Patrimoine (1990).

Elle se compose de plusieurs catégories de membres :
– Les membres d’honneur :
– Le Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques de Rennes 1 (Edouard Verny)
– Les responsables successifs du Master 2 Droit et Gestion de Patrimoine de Rennes 1 (Henri Hovasse et Renaud Mortier)
– Les personnes chargées de cours dans le cadre de la formation
– Les membres bienfaiteurs
– L’ensemble des étudiants et diplômés de la formation

Quels sont les objectifs de l’association ?

L’AGEP poursuit les objectifs suivants : Promouvoir le diplôme auprès des étudiants et des professionnels ; Entretenir le réseau des anciens étudiants ; Animer la vie du diplôme par l’organisation de différents évènements : organisation de colloques, remise des diplômes, séjour d’études, manifestation FNDP…

Combien d’étudiants y participent ? Et quels sont leurs profils ?

L’adhésion à l’association est subordonnée à l’intégration dans le Master 2 Droit et Gestion de Patrimoine de l’Université de Rennes 1. Dès lors, chaque année, les nouveaux adhérents sont les étudiants ayant intégré la formation à la suite des sélections ayant lieu fin juin.

Peuvent intégrer la formation, après examen du dossier et entretien, les titulaires d’un diplôme de maîtrise en droit, les titulaires d’un diplôme intermédiaire de maîtrise, d’un Master en Droit/Science Juridique ou en Science Politique et les bénéficiaires d’une validation d’acquis.

Les éléments d’appréciation des candidatures sont les suivants : solides connaissances, expériences professionnelles, projet professionnel, motivations et attitude personnelle…

Quels sont les ateliers et manifestations que vous organisez ?

Chaque année, l’AGEP organise un colloque dédié à des thématiques de gestion de patrimoine, auquel une cérémonie de remise des diplômes de la promotion précédente.

Par ailleurs, l’AGEP organise chaque année plusieurs les déplacements des étudiants à Paris afin d’assister à des colloques et séminaires dans le cadre de FNDP (Fédération Nationale du Droit Patrimonial).

Enfin, l’AGEP offre la possibilité aux promotions qui le désirent, d’organiser un voyage d’études d’une semaine à Londres. Il appartient alors aux membres de l’association de trouver les fonds nécessaires et de planifier ce séjour d’études.

Est-ce que vous avez développé des relations avec les entreprises ?

Le Master 2 Droit et Gestion de Patrimoine ayant une finalité professionnelle, l’AGEP a développé de nombreuses relations avec les entreprises. Ainsi, de nombreuses entreprises soutiennent financièrement soit l’association dans le cadre de ses actions soit le diplôme via le versement d’une taxe d’apprentissage.

Par ailleurs, environ 75% des intervenants dans le diplôme sont des professionnels, ce qui permet d’effectuer une transition efficace vers le monde de l’entreprise. Ce système d’enseignement a fait ses preuves dans la mesure où durant les tages de fin d’année, les étudiants sont remarqués pour leur rapidité d’intégration et pour leur opérationnalité.

Par ailleurs, pour l’AGEP, le développement des relations avec les entreprises va de pair avec l’entretien du réseau des anciens. En effet, beaucoup d’anciens étudiants souhaitent intervenir dans la formation afin de sensibiliser les nouvelles promotions aux divers débouchés qu’offre cette formation ; dès lors, cette dernière est amenée à évoluer en fonction des attentes du monde professionnel. En somme, cela permet d’offrir aux étudiants, une formation en adéquation avec le marché du travail.

Pour finir, ces interventions permettent également aux professionnels de promouvoir et présenter, auprès des étudiants, les activités des entreprises qu’ils représentent, de recruter des stagiaires voire d’éventuels futurs collaborateurs.

Dans le contexte actuel, la finance reste toujours attractive pour les étudiants ?

Les étudiants issus de cette formation sont avant tout des juristes ; la finance n’étant qu’un des aspects de la gestion de patrimoine. Par conséquent, nous sommes amenés à acquérir, dans le cadre de notre formation, une véritable polyvalence qui permet de s’orienter vers des secteurs professionnels très divers tel que : Les cabinets de conseil en gestion de patrimoine ; Les établissements bancaires, notamment les banques privées ; Les compagnies d’assurances ; Les cabinets d’avocats ; Le notariat ; L’expertise comptable….

Outre le conseil en investissements, nous réalisons également des stratégies d’optimisation de constitution, de transmission et de protection du patrimoine.

Quels sont les métiers de la finance populaire en ce moment au sein de l’association ?

Ces dernières années, les secteurs les plus convoités par les étudiants sont le secteur bancaire (Banques privées) et le secteur indépendant (cabinets de gestion privée) qui offrent un panel de professions considérables telles que : L’ingénierie patrimoniale ; le Conseil en gestion de patrimoine (privé et professionnel) ; La gestion d’actifs ; le Conseil en investissement financier ; Banquier privé…

Est-ce que les étudiants rencontrent des difficultés particulières pour trouver des stages ou premier emploi en finance ?

L’intégration au sein de la formation n’est pas chose facile puisque la sélection est très restrictive. Par ailleurs, la formation impose une discipline stricte et une rigueur de travail, gages de qualité pour les professionnels. Ces exigences impliquent un réel investissement personnel de l’étudiant dont la récompense est une garantie d’emploi et ce, même en temps de crise.

L’importance du réseau des anciens mais aussi et surtout la réputation du diplôme conduisent à ce que les étudiants du Master 2 Droit et Gestion de Patrimoine sont très convoités par le monde professionnel. Chaque année, nous recevons de nombreuses offres de stages ; il y a en moyenne (selon les effectifs) entre 3 et 4 offres de stages par étudiant, ce qui permet à chacun de s’orienter vers le domaine professionnel de son choix.

En ce qui concerne les recherches de stages en dehors des offres qui nous sont directement adressées, elles s’avèrent très rapidement concluantes ; ce qui permet aux étudiants de se consacrer pleinement à leur formation plutôt que dans une longue quête de stages.

Ce succès auprès du monde professionnel s’est accru depuis 2010, date à laquelle a été créée la FNDP (fédération nationale du droit patrimonial). La FNDP a permis de fédérer notre diplôme avec ceux des Universités de : Paris Dauphine, Paris Panthéon-Sorbonne, Strasbourg et Toulouse 1 Capitole.

Outre la fédération des diplômes, la FNDP organise, chaque année, plusieurs manifestations, colloques et conférences auxquels participent les membres fondateurs de la FNDP : le Conseil Supérieur du Notariat (CSN), le barreau de Paris, l’Association Nationale des Juristes de Banque (ANJB) et l’Association Nationale des Juristes d’Assurance et de Réassurance (AJAR). La FNDP permet donc aux étudiants de côtoyer de nombreux professionnels lors des manifestations mais aussi à ces derniers de mieux connaître les formations et donc d’accroître les débouchés et les opportunités pour les diplômés.

Une chose est sûre, le diplôme est de plus en plus connu et reconnu par le monde professionnel.

« Notre spécialisation initiale est le recrutement en banque privée », Jérôme Jouanneau Courville, Directeur Associé, Norman Alex

Est-ce que vous pouvez nous présenter Norman Alex ?

Fondé à Monte Carlo en 1998, Norman Alex est un cabinet de recrutement spécialisé dans le recrutement bancaire, financier et juridique/fiscal. Au travers de nos trois bureaux (Monaco, Paris et Genève), nous recrutons en Europe Continentale et au Moyen-Orient.

C’est en 2005 que nous avons ouvert notre bureau à Paris qui couvre également les recrutements au Luxembourg et au Moyen-Orient.

Notre équipe s’est étoffée depuis deux ans, et nous accompagnons ainsi nos clients bancaires, entreprises, cabinets d’avocats et de conseils sur des recherches de collaborateurs.

Quelles sont les spécialités du cabinet ?

Notre spécialisation initiale est le recrutement en banque privée et qui reste à ce jour le « cœur de l’activité » du cabinet. Nous avons depuis quelques années élargi notre champs d’intervention et aujourd’hui nous recrutons toujours fortement dans la banque et autres institutions financières (Gestion d’Actifs, Banque d’Affaires, Fonds d’Investissements, Administration de Fonds, Salle de Marchés) mais également dans l’assurance, l’entreprise au sein des Directions Financières (Contrôle de Gestion, Audit Interne, Trésorier, Consolideur ….) et au sein des Directions Juridiques et Fiscales mais également les cabinets de conseils et cabinets d’avocats.

Combien de consultants ?

Au global, nous sommes une quinzaine de consultants dont cinq à Paris.

Quels types de relations développez-vous avec les candidats que vous rencontrez pour vos clients ?

Nous essayons d’être proche de nos candidats et de développer une relation privilégiée, et ce dans la mesure du possible. En ces temps de crise, il est encore plus important de se montrer compréhensif et de rassurer nos candidats ; il est aussi également important d’être transparent avec eux et de leur donner un retour réaliste de la difficulté du marché de l’emploi de nos jours.

Nous essayons ainsi de par notre expertise et expérience d’apporter un conseil authentique qui nous l’espérons permettra à nos candidats de traverser cette période économique le mieux possible. Nous assurons et développons de manière concrète des activités de « coaching de carrière ».

Qui sont vos clients en France ?

En général, nos clients quels que soient les secteurs où nous intervenons (cabinets, entreprise, banques, sociétés de gestion, …) sont des structures de petites ou moyenne tailles. Ils sont souvent dynamiques, ont développé une expertise dans un domaine précis et assez opportunistes en matière de recrutement. Nous travaillons autant pour des clients français ou filiales de groupes étrangers.

Nous avons aussi formalisé des contrats de collaborations avec de grands groupes qui malgré la crise actuelle continuent de recruter.

Quelles sont les tendances actuelles du recrutement en banque, finance, assurance ?

Depuis le mois de septembre 2011, la crise a eu un impact direct sur les recrutements sur le marché en France. Ainsi, dans la banque, nous notons un ralentissement très fort dans la banque d’affaires, les fonds d’investissements, les métiers en salle de marchés/BFI et la gestion d’actifs.

Dans ce dernier cas, et dans les fonctions « Sales », il y a quelques mouvements – principalement des remplacements ; dans les fonctions « Support », nous observons toujours une demande pour les postes de Compliance, de Risk Management ou de Contrôle Interne.

En Gestion Privée, la demande de nos clients est clairement axée sur les banquiers privés senior qui peuvent apporter ou collecter des actifs significatifs – la situation est identique au sein des cabinets d’avocats. Dans le segment de l’entreprise (département finance et/ou juridique & fiscal), la tendance du recrutement est plus linéaire et régulière ; elle est également légèrement plus soutenue dans le conseil.

Enfin, dans le secteur de l’assurance, les demandes sont assez marquées sur des postes de commerciaux, d’actuaires et de gérants ALM, par exemple.

Est-ce que vous avez vu émerger de nouveaux métiers en banque, finance, assurance ces dernières années ? Si oui lesquels ?

Oui. Voici quelques exemples de nouveaux métiers :

Gérants de fonds Pays Emergents, Finance Islamique, Risk Management, Inspecteur Quants (profils mathématiques), Conseil/Advisory en banque, Community Manager : gestion de la relation avec les parties prenantes (image auprès des clients, fournisseurs, des prestataires,…), Spécialistes des évolutions règlementaires (Bâle2, 3 ou Solvency 2,…)

Est-ce que vous trouvez les candidats très mobiles dans le contexte actuel ?

C’est effectivement davantage le cas que dans le passé. La réalité de la crise associée à un dynamisme plus important dans d’autres pays comme le Luxembourg, l’Angleterre et surtout les pays Emergents (Asie, Amérique du Sud et Moyen-Orient) a indéniablement contribué à cette évolution.

Les mentalités elles aussi ont changé et les candidats deviennent ainsi plus pragmatiques quand il s’agit de se délocaliser en France tout comme à l’étranger. Un élément très important qui favorise cette tendance : l’impact des réseaux sociaux tels que linkedin. En effet, aujourd’hui, les candidats peuvent avoir accès plus rapidement et à un nombre plus importants d’offres d’emplois que de par le passé.

Dans le cadre de notre groupe, nous constatons sur toutes les places où nous intervenons (Paris, Monaco, Genève, Luxembourg, Moyen-Orient, Londres,…) le même phénomène.