L’embauche des credit managers ne semble pas souffrir de la crise. C’est le constat quasi unanime des recruteurs. Si on sait qu’en moyenne 40% de l’actif d’une entreprise est directement lié au compte clients, on comprend aisément le rôle central dans l’entreprise de ce professionnel .
Le credit manager a en effet pour fonction de maîtriser l’encours client. Il identifie ainsi tout ce qui peut conduire à des retards ou à des contentieux et met en place des processus de qualité tout au long de la relation client. « Le credit manager fait le lien entre la direction commerciale et la direction financière pour s’assurer que le client a une surface financière adéquate et qu’il paie la somme due », précise David Peyran, Directeur au sein du cabinet Creditjob.
Si sa mission principale à l’origine était de recouvrer les créances, l’optimisation du BFR et l’étude des risques prennent de plus en plus d’importance en ces temps de crise. Lorsque les clients sont nombreux, les effets de levier peuvent être très importants et la fonction du credit manager devient alors primordiale.
Une fonction qui s’étoffe
« Avant rattaché à la comptabilité, le credit manager est devenu une fonction à part entière avec un périmètre qui varie d’une entreprise à l’autre » souligne David Peyran. Selon qu’il travaille en PME, dans une grande entreprise ou même en cabinet d’audit, le credit manager peut combiner sa fonction avec d’autres : logistique, achats, cash management, contrôle de gestion… Une grande flexibilité est donc exigée.
Les profils recherchés sont donc de plus en plus pointus : on demande à cet expert d’être un excellent financier, un bon commercial, d’avoir des connaissances juridiques et des qualités managériales. Une étude réalisée en 2008 par le cabinet Robert Half avec l’association française des credit managers et conseils révèle que la mission de management prend une place croissante dans l’activité de cet expert : elle passe même en 1ère position (55%) devant l’analyse financière (52%).
Le mouton à cinq pattes
Pas étonnant donc que le candidat idéal soit difficile à trouver. « Du fait d’un contexte économique tendu, nous rencontrons des difficultés à recruter. Nous sommes à la recherche d’un credit manager depuis plusieurs semaines. Le marché s’étant durci sensiblement, nous devons être plus exigeant avec les profils rencontrés et des qualités comme l’adaptabilité, la mobilité ou encore l’autonomie », précise Farid Lubina, Finance & Sales Process Manager chez PPG Industries France interrogé par Hays.
« Il n’existe pas de profil type car les français ont commencé à être sensibilisé à cette fonction il y a peu de temps », explique David Peyran. Pour lui, le candidat idéal est diplômé d’un bac +4 ou 5 en finance, en credit management (programmes lancés par quelques écoles de commerce) ou en droit mais certains candidats peuvent avoir des parcours totalement différents : diplôme en sciences, niveau bac…
Un signe qui ne trompe pas sur la reconnaissance des credit managers: leurs salaires connaissent une hausse conséquente. Près de 7% d’augmentation entre 2006 et 2008 et un salaire moyen qui oscille entre 35 et 70 k€ pour un credit manager avec 3 à 6 années d’expérience et entre 65 et 90 k€ pour un senior avec 10 ans d’expérience.