« L’objectif est de former des cadres financiers de haut niveau », Nicolas Berland, Responsable Master Pro Comptabilité, Contrôle, Audit, Université Paris-Dauphine

Est-ce que vous pouvez nous présenter le Master Pro Comptabilité, Contrôle, Audit ?

Le master a été créé il y a plus de 30 ans sous l’appellation MSTCF. Il est devenu CCA (Comptabilité-Contrôle-Audit) lors du passage au LMD, passant ainsi de bac+4 à bac+5.

Il vise le marché des experts-comptables et des auditeurs. Il offre le maximum d’équivalences (5 sur 7) aux épreuves du DSCG (diplôme d’état) qui ouvre la porte à l’expertise comptable.

Combien avez-vous de promotions ?

33 promotions depuis la création. Chaque promotion comprend 48 étudiants en formation classique et 24 étudiants en apprentissage.

Quel est l’objectif de la formation ?

L’objectif est de former des cadres financiers de haut niveau. 90% de nos étudiants deviennent auditeurs au sein de l’un des grands cabinets de la place. Après le master CCA, d’autres vont vers l’expertise, les directions financières de grands groupes, les métiers du conseil et du droit (avocat d’affaires, fiscalistes).

Il s’agit de former de bons professionnels du chiffre mais (et c’est le défi) bons pédagogues, bons stratèges et comprenant les subtilités du changement organisationnel. En cela, la formation est plus généraliste qu’elle n’apparaît de prime abord. Les employeurs de nos étudiants nous demandent de bons techniciens avec une bonne hauteur de vue afin d’en faire leurs collaborateurs et futurs associés.

Quels sont les points forts du programme ?

Un rythme soutenu de cours, une grande diversité de contenu allant de la comptabilité à la sociologie des organisations en passant par la fiscalité, le droit, la finance …

Une ouverture à l’internationale avec la possibilité de partir à l’étranger en L3 CCA (Allemagne, Irlande, Canada, Espagne), l’incitation à faire une année de césure entre le M1 et M2 (nos étudiants partent alors aux Etats-Unis, à la London School of Economics, en cabinet…).

Une relation forte avec le monde professionnel et les futurs employeurs : au travers des stages en L3 et M2 en France ou à l’étranger et une possibilité d’effectuer le master en apprentissage.

Quels sont les profils des étudiants ?

La moitié viennent de la L2 Dauphine et l’autre moitié de l’extérieur.

Le nombre de candidatures excède largement les places disponibles. Nous privilégions les étudiants ayant un bon parcours universitaires mais aussi ceux ayant dans leur CV une particularité qui indique qu’ils feront de bons collaborateurs pour leurs employeurs.

Ainsi, l’an dernier, nous avons eu le plaisir de recruter le trésorier de la junior entreprise de Dauphine ou encore une étudiants qui venait de prendre une année sabbatique pour aller en Australie se perfectionner à l’anglais et ayant fait du back packing en Asie du Sud est. Ce sont des profils dynamiques, n’ayant pas les deux pieds dans le même sabot.

Comment est composé le corps enseignants ?

C’est un mix d’académiques, c’est-à-dire d’enseignants-chercheurs en pointe dans leur domaine et calés sur les critères du classement de Shanghai, et de professionnels de cabinets d’audit ou d’expertise (nous avons des intervenants de Deloite, KMPG, Mazars et des professionnels d’entreprises de divers secteurs (industries, services…).

Quelles sont vos relations avec les entreprises ?

Une rencontre par an avec les employeurs de nos étudiants. Certains interviennent en cours. D’autres participent à nos évènements (conférence annuelle, prix d’éloquence en comptabilité, remise des diplômes).

Nous participons à des prix de mémoires sous l’égide de professionnels (APDC, Mazars).

Enfin, nous avons des partenaires qui nos soutiennent comme le cabinet CSC et le cabinet Fleuret.

Que deviennent vos anciens ? Est-ce que vous avez des exemples ?

Le parcours le plus classique est l’entrée dans un cabinet d’audit pour devenir associé ou bifurquer vers une direction financière de grand groupe.

L’an dernier le parrain de la promo nous expliquait qu’après quelques années d’audit, il était parti faire du trading à Londres, il est aujourd’hui CEO Europe d’un cabinet de chasseurs de têtes en finance.

Est-ce que votre formation est accessible en formation continue ?

Oui, nous recevons parfois des étudiants en formation continue qui sont intégrés avec les apprentis.

Comment procédez-vous pour faire évoluer votre programme ?

La spécificité de ce programme est d’être assez normée par un cadre national, défini par des professionnels et des académiques.

A l’intérieur de ce cadre, nous innovons en écoutant les demandes des entreprises (via un conseil de perfectionnement et les rencontres que nous avons avec eux) et en écoutant nos étudiants. Cependant, nous ne prenons pas en compte toutes les demandes car elles sont parfois incompatibles entre elles, ou avec le référentiel national ou encore avec l’objectif de la formation.

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