Ceux qui rêveraient encore de faire fortune en travaillant Outre-Manche devront revoir leurs aspirations. Les bonus versés aux banquiers de la City au cours de l’année 2008 ont en effet chuté de 62%. C’est ce que révèle l’enquête annuelle du cabinet Napier Scott Search Group réalisée auprès de 4.000 banquiers.
« De tous les grands centres financiers, la plus forte baisse des packages d’une année sur l’autre s’est faite sentir à Londres », souligne l’étude (L’Agefi). La chute est en effet supérieure à la moyenne mondiale qui a atteint 55% et constitue la plus forte baisse des rémunérations variables depuis 2000, date de la première enquête annuelle menée par le cabinet.
Ce retournement pour les banquiers de la City est « surprenant », selon Shaun Springer, Directeur du cabinet Napier Scott Search qui a réalisé cette étude. « Il est cependant encourageant car il montre que Londres prend au sérieux la crise financière mondiale et y répond en fixant des rémunérations plus modérées ».
La City : arrivée bon dernier
Les traders sur le change et les banquiers privés sont les moins affectés. A l’inverse, les professionnels des crédits structurés enregistrent une baisse de 86% de leur rémunération contre 77% pour les analystes quant.
Globalement, les rémunérations de Londres se placent maintenant loin derrière celles des autres centres financiers. Les banques européennes, qui paient leurs bonus en euros, affichent une baisse de 48% de l’enveloppe contre seulement 10% au Moyen Orient, région qui connaît le plus faible recul. A New York, Wall Street affiche parfois des salaires 40% plus élevés qu’à Londres.
« Les banquiers américains ont été mieux rémunérés que les européens car leur salaire a été fixé avant que les marchés ne dégringolent et que les critiques des politiques et de l’opinion publique n’augmentent » explique Shaun Springer. « De nombreuses banques américaines ont une année fiscale qui clôt au mois de novembre contrairement aux banques européenne dont l’année fiscale s’achève en janvier ou février ». Ces chiffres risqueraient de donner à réfléchir aux financiers encore basés à Londres.