385.000 postes supprimés en finance dans le monde

Selon les données compilées par Reuters et reprises par le journal La Tribune, 384.661 postes ont été supprimés en finance dans le monde depuis le début de la crise en août 2007. Les banques ont été les établissements les plus sévèrement touchées, en particulier Citigroup avec 75.000 postes supprimés, Bank of America avec 45.500 postes, et enfin JP Morgan avec 23.700 postes.

Les banques européennes ont été moins touchées par la crise. HSBC, UBS et la Royal Bank of Scotland ont détruit respectivement 16.350, 19.700, et 19.700 emplois.

Les rapprochements entre banques expliquent en partie les suppressions d’emploi. La reprise de Bear Stearns par JP Morgan a ainsi entrainé la suppression immédiate de 7.600 emplois et plus de 14.000 devraient être supprimés en 2009.

Notons que les banques françaises n’occupent pas les premières places de ce triste palmarès.

UBS augmente les salaires pour compenser les pertes de bonus

UBS a annoncé qu’elle augmentait les salaires de certains de ses cadres dans la banque d’investissement pour éviter que ses collaborateurs ne décident d’aller rejoindre la concurrence. Une pratique que la banque semble trouver justifiée : un porte-parole d’UBS a en effet expliqué qu’il était habituel « de procéder à des hausses de salaires pour retenir les employés occupant des postes critique ».

La polémique a été lancée par le journal suisse Sonntag qui a révélé que les augmentations seraient de 50% et concerneraient les salaires de plusieurs centaines de ses cadres dans la banque d’investissement percevant une rémunération moyenne de 270.000 francs environ (178.110 euros). L’objectif est de compenser la perte de revenus liée à la baisse des bonus.

Difficile de retenir les meilleurs éléments

Le groupe bancaire s’est refusé à commenter cet article. Mais samedi dernier, le président d’UBS, Kaspar Villiger, avait déclaré au Berner Zeitung que la banque perdait des collaborateurs précieux dans des branches d’activité importantes.

Selon le président de la banque, UBS aurait de la peine à garder les meilleurs éléments. Est pointé du doigt le nouveau système de rémunération mis en place sous le contrôle des autorités de surveillance bancaires helvétiques.

Augmenter le fixe pour compenser les pertes de bonus pourrait devenir une tendance au sein des banques qui souhaitent retenir leurs employés mais dont la politique de bonus est très surveillée.

Banque : 16 000 recrutements prévus en 2009

Si les embauches marquent un net ralentissement par rapport à l’année dernière, les chiffres annoncés pour 2009 sont moins catastrophiques qu’on pouvait le craindre : 16.000 recrutements prévus pour l’année en cours (hors Crédit Mutuel-CIC) contre 23.500 en 2008 (Les Echos). Il s’agit davantage d’un retour à la prudence que d’un arrêt net des embauches.

Certains métiers ont été davantage affectés. Les banques de financement et d’investissement (BFI) des établissements français qui ont généré près de 6 milliards d’euros de perte en 2008 ont annoncé des coupes de leurs effectifs d’environ 3.500 postes, en particulier sur les métiers de marché: 735 chez Calyon (250 en France, 250 à l’étranger et 235 dans le courtage), 1000 pour la BFI de BNP Paribas, 1250 chez Natixis dont 850 sur la BFI.

La Société Générale prévoit quant à elle un projet de réorganisation des métiers de marché qui devrait se faire à effectif constant : des reclassements entre le front-office dont les effectifs vont diminuer et le back et middle-office où ils devraient augmenter.

Les banques étrangères réduisent leurs effectifs

Les banques étrangères en France vont aussi connaître de nombreuses suppressions d’emplois décidées au niveau mondial. Chez Citigroup qui coupe près de 15% de ses effectifs dans le monde, une trentaine de postes sur environ 200 à Paris devraient disparaitre, un chiffre qui n’a pas encore été confirmé par la banque (Les Echos). Le bancassureur ING a lancé un plan de 7.000 suppressions d’emplois dans le monde et devrait supprimer 20% de ses 400 postes en France, pour l’essentiel dans la partie intermédiation action.

HSBC et Barclays semblent bien résister avec de faibles décélérations de leurs embauches. HSBC prévoit en effet 700 recrutements en 2009 contre 850 en 2008 (sur 11.700 employés en France). Barclays devrait embaucher 110 personnes en France contre 150 l’année dernière (sur 1.500 employés en France).

Une décélération qui « ne doit rien à la crise »

Le recrutement se poursuit globalement à un rythme soutenu destiné à pallier les nombreux départs à la retraite prévus cette année. Si l’ensemble des banques prévoient des recrutements bien inférieurs à ceux réalisés en 2008, toutes assurent que la crise n’y est pour rien.

Chez BNP Paribas, les recrutements devraient être inférieurs de près d’un tiers par rapport à l’an dernier : 3000 contre 4.700 l’an dernier. « Ce chiffre dépend de plusieurs éléments et notamment du taux de démission des collaborateurs », souligne Carole Leroy, adjointe au recrutement chez BNP Paribas interrogée par Les Echos.

Même ton prudent chez HSBC qui affirme que les recrutements n’ont pas été fondamentalement affectés par la crise (Les Echos) et aux Caisses d’Epargne où on assure que la crise n’a aucun impact sur la politique de recrutement.