Jacques-Antoine Schaefer est un professionnel de la finance qui a la bougeotte depuis ses études à l’ESCP. Après un projet humanitaire en Bolivie, un V.I.E au Vietnam et en Chine, il va rapidement démarrer sa carrière chez Cartier à Paris.
Il restera quelques années au sein de la direction financière du siège social de Cartier avant de partir pour New-York où il deviendra Assistant Vice Président Finance pour la zone Amérique.
Pour Jacques-Antoine Schaefer le contrôleur financier est un partenaire du business qui doit contrôler les coûts avec rigueur même dans l’univers glamour du Luxe. Pour lui on ne peut pas réussir sa carrière sans s’accorder du temps à soi. Il faut savoir trouver un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Est-ce que vous pouvez nous présenter votre métier ?
Je suis AVP finance pour Cartier aux États-Unis. C’est une fonction finance qui a pour focus le suivi de Cartier en Amérique du nord. Mon travail consiste à suivre l’activité de Cartier par des reporting, des prévisions budgétaires, des participations aux réflexions stratégiques et des suivis de l’activité des réseaux de distribution interne et externe.
Je suis en charge également du contrôle des coûts et des procédures. C’est plus un métier de controlling que j’assure avec une équipe de 12 personnes composée de business analysts et d’inventory controllers.
Comment s’est construite votre carrière chez Cartier ?
Je suis arrivé à New York il y a 3 mois. J’étais auparavant à Paris au siège social. Je travaillais avec le CFO de la marque pour superviser l’Amérique du sud et le Moyen orient. J’ai mis en place notamment des politiques commerciales pour le retail de Cartier afin d’harmoniser les pratiques des boutiques. Cartier a plus de 300 boutiques dans le monde.
Mon parcours chez Cartier m’a permis de découvrir l’amont de la production et le fonctionnement d’un « Head quarter ». Il me restait à découvrir le marché, là où se fait le business. J’ai donc pris ce poste à New York. Cela me permettra de voir l’ensemble de la chaîne financière. J’avais également envie depuis longtemps de retourner travailler à l’international.
Est-ce que vous pensiez après vos études travailler dans le Luxe ?
Non pas du tout. Durant mes études à l’ESCP en 1997, j’ai suivi la majeure stratégie. J’avais un goût pour le contrôle de gestion et le contrôle interne. A cette époque j’avais déjà la bougeotte et j’ai eu la chance de partir en Bollivie, faire un stage chez Arthur Andersen, un V.I.E en Chine comme contrôleur financier chez Rhodia puis je suis devenu auditeur interne. J’ai fait ensuite un stage en contrôle de gestion chez Unilever. Entre temps j’ai pu participer à des projets humanitaires comme la construction d’un centre de santé en Bolivie.
Comment est venue cette opportunité chez Cartier ?
J’ai démarré ma carrière chez Astra Zeneca en contrôle de gestion au sein de la filiale française. Je ne voyais pas trop d’évolution. Un chasseur de tête m’a appelé pour me proposer un poste chez Cartier. Je suis donc passé des médicaments aux rêves. Chez Cartier j’ai rencontré des gens passionnés. Les produits sont très beaux, ce sont des œuvres d’art. J’ai découvert un univers complètement différent.
Quelles sont les spécificités d’une entreprise de luxe ?
L’univers est très particulier mais il faut également contrôler les investissements, le R.O.I des opérations qu’on mène. Il y a des différences sur l’allocation des coûts mais La rigueur reste la même. C’est parfois difficile de le faire comprendre aux opérationnels. Il faut être pédagogue.
Quels sont les aspects du métier de contrôleur financier que vous appréciez en particulier ?
Le contrôleur financier est un partenaire du business. Il doit comprendre le business et ne pas être uniquement dans la fonction finance. Il travaille en partenariat avec tous les métiers. J’aime beaucoup aussi l’aspect international du métier. Cartier est présent dans plus d’une vingtaine de pays. Une petite part du CA est réalisée en Europe. Cela fait plus d’un siècle que la marque Cartier est présente aux États-Unis.
Est-ce que vous avez des conseils de gestion de carrière ?
Il faut se tenir au courant des opportunités pour ne pas les manquer. Je pense également qu’il ne faut pas hésiter à se faire connaître. Enfin il est important de garder un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Il faut savoir garder du temps pour soi.
J’ai fait deux pauses dans ma vie professionnelle, une fois après mon V.I.E et une autre au cours de ma carrière. Après plusieurs années d’expérience, j’ai démissionné pour voyager. Cela m’a permis de revenir avec une vision du monde beaucoup plus riche.
*Carried interest : Part de la plus-value réalisée par un fonds d’investissements qui revient à ses dirigeants.