« Le groupe est principalement constitué d’anciens étudiants », Yann Hervé Beulze, Président de l’Association Supélec Finance

Est-ce que vous pouvez nous présenter l’association de Supélec Finance ?

Au sein des « groupes professionnels » regroupant les anciens élèves de Supélec par domaines d’activité, le groupe BFA fédère, comme l’indique son nom, les professionnels des domaines banque, assurances et autres organismes financiers comme les sociétés de gestion de portefeuille. Le groupe existe depuis au moins une quinzaine d’année.

Quels sont les objectifs de l’association ?

L’association a notamment pour but de créer un lien entre professionnels du même domaine, ceci afin de constituer un réseau, utile à la fois pour un échange de bonnes pratiques, une formation permanente et la gestion de son « carnet d’adresse » (ceci pouvant être utile dans le cadre d’évolutions professionnelles et de conseils sur sa carrière, de développement d’affaires ou de recherches de missions de consulting).

Elle est également intéressante pour les étudiants encore à l’école afin qu’ils puissent solliciter des membres du Groupe pour des stages ou des embauches ou simplement s’informer sur nos métiers.

Combien d’étudiants y participent ? Et quels sont leurs profils ?

Le groupe est principalement constitué « d’anciens étudiants », donc des ingénieurs en fonction dans ces domaines (au moins 400 inscrits), ce qui n’empêche d’ailleurs pas les étudiants de justement contacter des membres du groupe comme évoqué précédemment.

Lors des rencontres, je suis toujours frappé par la variété des profils : tant en termes de taille de sociétés (grand établissement ou « petit » cabinet de conseil) de domaine (banques de détail, banque d’investissement, assurances, mutuelles, société de gestion de portefeuilles, cabinets de conseil ou d’audit …) de types de métiers: ingénieurs financiers, consultants, chefs de projets IT, gérants d’OPCVM ou de patrimoine, commerciaux, risk managers, et de profil: chefs d’entreprises, managers, spécialistes…..

Les groupes professionnels fonctionnent d’ailleurs de manière souple: par exemple un chef de projet IT travaillant dans une société financière peut être inscrit à la fois au Groupe Supélec BFA et au Groupe Supélec SI et Télécom, et aussi dans le cadre d’un groupe Supélec régional ou international suivant son implantation géographique.

Quels sont les ateliers et manifestations que vous organisez ?

Le Groupe fonctionne à la fois via un « networking électronique » sur le Site de l’Association, sur les réseaux sociaux dont LinkedIN où des thèmes de discussion peuvent être lancés librement et via des manifestations plus formelles.

La formule la plus couramment utilisée pour ces dernières est une intervention d’un spécialiste de la finance (ancien Supélec ou non) sur un thème précis, suivie d’un moment d’échange informel (cocktail, déjeuner) entre membres du Groupe et si possible avec l’intervenant.

Depuis mi 2011, à l’initiative d’un noyau constitué de membres de Société Générale, BNP Paribas, Natixis, Crédit Agricole, nous organisons des manifestations à un rythme trimestriel sur des thèmes d’actualité: « la situation de l’emploi dans la finance », « l’évolution de la réglementation bancaire »; nous réfléchissons à d’autres thèmes à venir: Solvency 2, l’évolution du métier du cash management, les nouveaux marchés financiers émergents, la situation macro-économique en Europe ….

Est-ce que vous avez développé des relations avec les entreprises ?

Le lien avec les entreprises se crée naturellement car chaque participant, même si il est inscrit à titre personnel, est néanmoins forcément impliqué par son positionnement dans son entreprise, avec les sujets d’intérêt professionnels qui vont concrètement avec.

En parallèle, en 2011, a été lancée la démarche des « correspondants d’entreprise Supélec »; certains des membres du Groupe BFA (comme d’ailleurs des autres groupes professionnels) sont ainsi le « correspondant » de leur entreprise; ils sont alors le coordinateur des Supélec présents dans leur entreprise et un relais ou un point d’entrée privilégié dans leur société pour les autres Supélec : expérimentés ou encore étudiants. Les entreprises peuvent aussi se mettre en valeur en nous aidant dans l’organisation de manifestations et en proposant des intervenants de renom.

Dans le contexte actuel, la finance reste toujours attractive pour les étudiants ?

La crise que nous connaissons est la plus forte depuis les années 30 ….mais ce n’est pas la première depuis une trentaine d’année ….et ce n’est donc pas la première fois que les métiers financiers (qui ont commencé à attirer les ingénieurs au milieu des années 80 et encore récemment avant les crises) subissent une présentation non positive de la part des médias.

Même si on peut déceler parfois un certain « tassement » du nombre de vocation en là-matière, les métiers financiers restent fortement attractifs par leur variétés, leur richesse intellectuelle ……certains diront par leur rémunération (même si certains excès ont été dans leur grande majorité corrigés récemment).

Quels sont les métiers de la finance populaire en ce moment au sein de l’association ?

Comme déjà évoqué, ces métiers sont très variés: les thèmes de la finance de marché, du capital investissement, de la gestion des risques, de la gestion de portefeuille font toujours recette.

Par rapport à une dizaine d’année, où les ingénieurs financiers des BFI étaient fortement représentés, on peut constater une progression des métiers de l’assurance, des middle / back office (où les ingénieurs ont à construire …..des « usines » de traitement) ainsi que des métiers de la banque universelle comme le cash-management.

Est-ce que les étudiants rencontrent des difficultés particulières pour trouver des stages ou premier emploi en finance ?

Il est toujours difficile de donner un avis général et représentatif vis à vis d’une situation qui peut être variable selon les entreprises. Mon sentiment est que si la recherche d’un premier stage est parfois difficile (comme dans tout domaine d’ailleurs) et si la crise conduit certaines entreprises à une grande « vigilance » (voire davantage) en terme d’embauche, nos métiers sont toujours demandeurs de stagiaires de fin d’étude et de jeunes diplômés apportant leur dynamisme et leur oeil neuf.

Le profil, la formation personnelle et la motivation de chaque candidat pour les métiers de la finance sont des éléments déterminants dans la sélection des entreprises. Les stages de 1ère et de 2ème années sont toujours difficiles à trouver.

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