Est-ce que vous pouvez nous présenter l’ENASS ?
L’Ecole Nationale des Assurances est un élément du Conservatoire National des Arts et Métiers. Très proche des professions du risque (assureurs, réassureurs, courtiers, experts, Mutuelles, Institutions de Prévoyance), l’Ecole a une vocation généraliste à l’égard des différents métiers de l’assurance. Elle offre une formation diplômante de Bac + 3 à Bac + 5 et de la formation continue, à 505 élèves en Licence, 190 élèves en alternance, en formation continue ou en apprentissage, pour le Mastère ainsi que des cycles professionnalisants dans l’assurance (ELSA et EMCA) pour des étudiants de niveau Bac + 5 ou Bac + 4.
Elle s’oriente depuis peu vers l’offre de Certificats de Spécialité (diplômes universitaires) sanctionnant la compétence Solvabilité II et conformité de cadres des entreprises d’assurance.
Le Corps professionnel de l’Ecole correspond à sa vocation d’école professionnelle, à son caractère généraliste (tous les métiers de l’assurance) et à son exigence de niveau technique. ¨Plus de la moitié des enseignants sont issus des professions du risque.
Quelles sont vos formations phares ?
En Mastère, ce sont les cours sur le Marketing de l’Assurance, la souscription et la tarification, les modèles d’affaires de l’Assurance, la « conformité ». Nous développons actuellement des Certificats de Spécialité : Solvabilité II et Conformité.
Nous offrons enfin un Executive MBA qui, outre les formations en Management, propose une dizaine de Cycles de deux jours sur les questions majeures d’actualité des métiers du risque (Assurances de Risques et Responsabilité à l’heure du Big Data et de la digitalisation, assurances Vie à l’heure des taux négatifs par exemple).
Quels sont les avantages à suivre une formation spécialisée en assurance ?
Les formations de l’ENASS sont très orientées vers la professionnalisation, ce qui fait que 100 % de nos étudiants de Mastère et des Certificats de Spécialité sont employés comme cadres à l’issue de leurs études. L’Ecole donne accès à des professions qui emploient environ 250.000 personnes dans des métiers divers, avec des niveaux de technicité croissants et surtout, la tendance de l’emploi, dans ces professions est à la hausse, notamment pour les cadres.
Quelles sont les carrières envisageables ?
Les métiers sont divers : marketing, distribution, conception de produits, souscription, tarification, gestion des contrats, expertise dans les différentes spécialités, courtage, Agents Généraux.
L’effort de la profession est de décloisonner les carrières, ce qui valorise la polyvalence des cadres et valorise une formation généraliste.
Comment ont évolué ces dernières années le secteur et les métiers de l’assurance ?
Globalement, si le nombre de personnes employées dans les métiers du risque est stable, nous assistons à une forte croissance des emplois qualifiés ou très qualifiés (ingénieurs, souscripteurs, préventionnistes, actuaires, data scientists). Les « filières » en croissance rapide sont les métiers de la commercialisation, du marketing stratégique, du pilotage et du contrôle (Solvency II), de l’actuariat et des sciences de la donnée, de la conformité et de l’Enterprise Risk Management. Globalement, le secteur se caractérise, contrairement à son image ancienne et rémanente, par sa grande capacité d’évolution dans les domaines techniques et le domaine du management et sa capacité innovatrice..
Quelles sont les attentes des entreprises en termes de formations et de profils de candidats (plus d’expertise, une spécialisation sur les produits…) ?
Les entreprises recherchent aujourd’hui, soit des généralistes capables de changer de métier, en cours de carrière, soit des techniciens sophistiqués dans le domaine des sciences de la donnée, de la conformité à la multitude des règlementations et des spécialistes du marketing et des produits dans la perspective de la Directive sur la Distribution (Product Oversight and Governance), de la digitalisation et du Règlement sur la protection des données (RGPD)
Est-ce que vous avez des conseils à donner aux étudiants, jeunes diplômés ou expérimentés qui souhaitent travailler dans cette industrie ?
J’en donnerais trois : chercher à acquérir le plus possible des compétences techniques sur le risque, ne pas hésiter à gérer sa carrière en alternant des fonctions stratégiques, de conception ou de contrôle, avec des fonctions de terrain, chercher à acquérir des compétences managériales pour que les responsables de services ne soient pas seulement les « Conseillers techniques » de leurs collaborateurs. Nous restons une industrie de main-d’œuvre où la gestion des femmes et des hommes est cruciale.
Patrick Thourot est Inspecteur général des Finances Honoraire. Il a occupé, de 1983 à 2011, diverses fonctions de Direction générale à la COFACE, la FFSA (devenue FFA), le Groupe Athéna, AXA, le Groupe Zurich en France et le Réassureur SCOR. De 2013 à 2019, il a présidé le Groupe d’Actuaires Conseil, FORSIDES et préside désormais l’Observatoire Universitaire de la Règlementation de l’Assurance. Il a enseigné à Sciences Po Paris, HEC, Paris-Dauphine et au CNAM – Ecole Nationale des Assurances.