« La majorité de nos étudiants sont ainsi recrutés directement à l’issue de leur stage », Bruno Séjourné Responsable Master Pro Gestion de Patrimoine des Entreprises, Université Angers

Est-ce que vous pouvez nous présenter le Master Pro Gestion de Patrimoine des Entreprises / Services financiers aux entreprises ?

Nous avons tout d’abord créé en 2001 un IUP, l’Ecole supérieure d’économie et de management des patrimoines – ESEMAP, sur les formats de l’époque donc avec un niveau de sortie à Bac+4. L’adaptation au système LMD en 2004 nous a permis de transformer l’ESEMAP en créant deux spécialités de Master, l’une consacrée à la clientèle des particuliers (Gestion de patrimoine des ménages), l’autre à celle des entreprises (Gestion de patrimoine des entreprises).

Dans les deux cas, nous visions des emplois à forte technicité associée à une relation avec la clientèle, dits de front office. Ce choix a été fait à la suite des nombreux échanges avec la profession et notamment quant à leurs prévisions de recrutement sur les différents métiers que recouvre le vaste domaine Banque Finance Assurance.

De ce point de vue, nous ne nous sommes pas trompé, en témoignent les excellents taux d’insertion pour nos deux spécialités de Master quelle que soit la conjoncture financière.

Cette année, nous avons retravaillé la maquette du Master Gestion de patrimoine des entreprises et changé son appellation qui devient Services financiers aux entreprises. Mais les objectifs en termes d’emplois demeurent identiques. Nos étudiants trouveront majoritairement leur place dans les réseaux bancaires sur des postes de Chargé d’affaires entreprise (junior), d’analyste crédit, ou bien dans des structures de type Oseo, cabinets de conseil en transmission d’entreprise, sociétés de capital-risque…

Combien avez-vous de promotions ?

Notre première promotion est sortie en septembre 2005. Cela nous permet d’avoir un peu de recul sur l’insertion et le déroulement de la carrière de nos anciens. Ainsi par exemple, année après année, on s’aperçoit que le stage de 4 à 6 mois qui termine la formation tient une place cruciale en matière d’insertion: près de 60% des étudiants sont ainsi recrutés directement à l’issue de leur stage dans l’entreprise.

Quel est l’objectif de la formation ?

D’une manière générale, je dirais que l’objectif est double. Il s’agit d’une part de favoriser l’insertion professionnelle de nos étudiants sur un premier poste, mais également de les préparer à une carrière. Ils deviendront cadres dans des établissements financiers et changeront plusieurs fois de type d’emploi.

Il leur faut donc un bagage solide pour être en mesure de maîtriser leur environnement, de comprendre les enjeux et de s’adapter rapidement à une nouvelle situation. C’est tout l’intérêt des formations Bac+5. Mais cela justifie également que, s’ils sont décidés à suivre cette voie, les étudiants rejoignent l’ESEMAP dès la L3 ou le M1 pour bénéficier d’une formation insistant sur les fondamentaux avant la spécialisation en M2.

Quels sont les points forts du programme ?

Il est difficile de ressortir tel ou tel aspect d’un contenu forcément envisagé en termes de complémentarité des enseignements. Disons pour résumer que la formation s’articule autour de quatre piliers.

Il y a les problématiques juridiques et fiscales des entreprises. L’optimisation des décisions financières à court et à long terme: gestion de trésorerie, financement de la croissance, regroupement et cession des entreprises… Mais aussi la prise en compte des problématiques patrimoniales du chef d’entreprise et la pratique de la relation commerciale avec les dirigeants d’entreprise.

Quels sont les profils des étudiants ?

Beaucoup des étudiants ont rejoint l’ESEMAP plus tôt dans leur cursus, en L3 ou en M1, pour la raison que je viens d’expliquer. Pour les nouveaux arrivants en M2, nous vérifions à travers leur dossier qu’ils ont acquis suffisamment de fondamentaux pour réussir cette dernière année d’étude et, à l’occasion d’un entretien auquel participe un professionnel, généralement du service RH, qu’ils pourront facilement trouver un emploi qui leur convient, notamment grâce à leur force de conviction et leur capacité à vendre des solutions adaptées. Globalement, tous ces étudiants ont un profil économie-gestion-finance.

Comment est composé le corps enseignants ?

Nous avons d’abord la grande chance d’être au sein d’une faculté de droit, économie et gestion, ce qui nous permet de trouver dans le corps universitaires des compétences multiples. Nous avons, sur ce plan, recruté plusieurs collègues ces dernières années en finance et en comptabilité.

Par ailleurs, cette équipe est complétée par des professionnels qui viennent apporter leur vision métier à nos étudiants. C’est particulièrement le cas dans ce Master où ils assurent environ la moitié des cours. La plupart sont avec nous depuis plusieurs années et ont fait la preuve de leurs qualités pédagogiques.

Quelles sont vos relations avec les entreprises ?

Ces relations prennent des formes extrêmement variées, allant de partenariats écrits à des échanges moins formalisés. D’une manière générale, les entreprises du secteur sont associées à l’ESEMAP de nombreuses manières: participation aux cours, au jury de sélection des candidats, au comité de pilotage, accueil de stagiaires, organisation de manifestations en commun (conférences, colloques, salon de l’épargne et du patrimoine…). Par ailleurs, l’Université d’Angers a développé un site d’offre de stages et d’emplois (Ip’Oline) sur lequel elles déposent leurs propositions.

Tous ces contacts étroits sont établis au niveau régional. Mais par ailleurs, l’ESEMAP est membre du réseau des Master/IUP Banque Finance Assurance. A ce titre, nous sommes en contact avec les fédérations, les syndicats professionnels et les centres nationaux de formation comme le CFPB.

Ceci nous donne une vision nationale complémentaire très utile pour ajuster nos formations aux besoins du secteur. Qui plus est, nos étudiants étant recrutés en partie par les grands réseaux, cette vision « nationale » est essentielle. Comme vous le voyez, nos échanges sont riches et nombreux.

Que deviennent vos anciens ? Est-ce que vous avez des exemples ?

Nous essayons de conserver le contact avec nos anciens à travers différentes actions (association, offres d’emploi pour salariés expérimentés…) et bien sûr grâce aux enquêtes officielles. Beaucoup d’entre eux jouent le jeu. Nous avons récemment mené une enquête sur la promotion 2007-2008.

Ils travaillent pour l’essentiel dans la moitié Ouest de la France, en incluant bien sûr Paris et sa région. Peu ont changé d’emploi et (est-ce une cause ?) sont satisfaits de cet emploi : conseiller professionnel, chargé d’affaires… Lorsqu’ils ont évolué, c’est vers l’encadrement : direction d’agence, chargé de développement…

Est-ce que votre formation est accessible en formation continue ?

En théorie, cette formation est accessible à la formation continue, mais il est assez rare que des professionnels nous rejoignent car la période de cours (septembre-mars) est intense et laisse peu de place à un travail en parallèle. Mais cela est déjà arrivé, dans le cadre d’une réorientation par exemple.

En réalité, nous traitons plutôt la formation continue à travers le D.U gestion de patrimoine (Bac+5) qui propose des horaires aménagés et bien sûr, pour tous nos diplômes, avec les procédures VAP85 et VAE.

Comment procédez-vous pour faire évoluer votre programme ?

L’ESEMAP a créé un comité de pilotage, constitué d’intervenants dans la formation et de professionnels extérieurs. Tous les ans, nous faisons un point sur les débouchés et l’adéquation entre nos formations et les emplois offerts.

Ceci nous amène parfois à proposer des réaménagements, à la marge année après année (contenu d’un cours, intitulé…) ou bien, de manière plus nette à l’occasion de la campagne de réhabilitation effectuée par le Ministère tous les 4 ou 5 ans. C’est ce qui a été fait cette année pour la transformation du M2 Gestion de patrimoine des entreprises en un M2 Services financiers aux entreprises.

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