Est-ce qu’un DAF peut faire un bon PDG ?

Le poste de DAF est souvent présenté comme un passage obligé pour les candidats qui ambitionnent de devenir Président Directeur Général.  La fonction de DAF requiert souvent des compétences essentielles à
la réussite d’une fonction de direction générale comme le management d’équipe, la capacité à communiquer.

Cependant un article du Financial Times s’est interrogé il y a quelques temps sur les raisons du faible nombre de CFO qui deviennent CEO.

Une étude du cabinet Russell Reynolds publiée l’année dernière révèle en effet que seulement 14% des CEO du Top 500 édité chaque année par le magazine Fortune avaient exercé auparavant des fonctions de CFO. Plus récemment la Harvard Business Review a publié un article intitulé « The Best Performing CEOs in the World » et il faut attendre la 24ème position pour avoir le premier ex-CFO.

L’idée qu’un CFO peut faire un bon CEO reste une idée très contreversée. Les CFO pour certains manqueraient des compétences nécessaires pour répondre aux enjeux marketing de l’entreprise, élaborer de nouvelles solutions créatives ou encore mobiliser les équipes autour d’un projet commun.

La crise a cependant révélé les qualités du CFO pour accéder au poste suprême. La crise a en effet renforcé son influence au sein de l’organisation. Le DAF a dû montrer toutes ses compétences pour faire face aux urgences en matières d’investissements, de trésorerie, et de chiffres d’affaires.

Pour Kate O’Sullivan, journaliste au magazine CFO, les CFO sont mieux placés aujourd’hui pour accéder à la fonction suprême : « Avec la révision permanente des budgets et des forecasts, les CFO passent beaucoup plus de temps avec les responsables des Business units ou les directions fonctionnelles que d’autres dirigeants dans l’organisation, ce qui leur donne une vue globale des opérations ».

Comme le souligne également une récente étude de MCKinsey, il ne faut pas oublier que les CFO maîtrisent la langue commune des chiffres qui est indispensable dans des contextes de rachats d’entreprises ou au sein des sociétés holding.

Faut-il accepter une contre-offre* de son employeur ?

Avec les premiers signes de reprise, la problématique de la contre-offre est de nouveau au goût du jour. Des deux côtés de la relation employeur candidat, la question de la pertinence de la contre-offre se pose. Employeur, faut-il faire une contre offre à un collaborateur qui est sur le départ ? Candidat, faut-il accepter une contre-offre de votre employeur qui vient d’apprendre votre intention de quitter l’entreprise ?

Le cabinet de recrutement Robert Half a mené une enquête européenne sur l’intérêt d’une contre-offre auprès de 3 000 responsables RH et/ou financiers.

A la question « pensez-vous que votre société devrait faire une contre-offre lorsqu’un collaborateur de valeur démissionne ? », 63% répondent oui en France alors qu’ils ne sont que 45% à répondre par l’affirmative au Luxembourg. Pour Fabrice Coudray, Directeur chez Robert Half International France, « notre expérience
de recruteur nous permet d’affirmer que la contre-offre n’est en rien une solution sur le long terme. 9 fois sur 10, les collaborateurs qui acceptent une contre-offre, alors qu’ils avaient fait la démarche de trouver un nouvel emploi, se remettent en recherche active dans l’année suivante. » 

Du côté candidat, la contre-offre est également perçue plutôt positivement. A la question « envisageriez-vous d’accepter une contre-offre de la part de votre employeur actuel? », 64% des candidats interrogés répondent oui en France. Les réponses affirmatives atteignent jusqu’à 77% en Italie. Pour Fabrice Coudray « il faut garder en mémoire les motifs qui vous ont conduit à rechercher un nouvel emploi et conserver sang froid et objectivité ! ».
 

* C’est la proposition qu’un employeur fait à l’un de ses salariés lorsque celui-ci lui a donné sa démission pour obtenir qu’il revienne sur sa décision. Cette contre-proposition comprend généraliement une promotion, une augmentation de salaire, de nouveaux avantages et/ou de nouvelles responsabilités…