Actuaire : un profil très recherché

Si le secteur de l’assurance connaît moins la crise que la banque comme le note Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d’assurance (Le Monde), les profils d’actuaires sont plus particulièrement pénuriques. Le rapport était de dix postes pour un actuaire en 2008 selon Jean-Ghislain de Sayve, directeur banque-assurance chez Hays France.

Pour Elsa Liautaud*, consultante chez Hays Assurance, plusieurs raisons entraînent une hausse de la demande d’actuaires : le nombre des diplômés est inférieur aux besoins de la profession ; l’assurance n’étant plus le seul débouché, les acteurs qui recrutent ces profils sont nombreux ; les sociétés d’assurance ont diversifié et élargi leur gammes de produits ; il existe de nouvelles problématiques liées à la mise en place de Solvabilité II…

Expertise demandée

« Le métier d’actuaire est peu connu et souffre d’un manque de promotion », souligne Stéphane Chappellier, associé chez EMB France, « de ce fait les jeunes ne sont pas attirés vers notre métier et les écoles spécialisées ne forment que trop peu d’étudiants ». La concurrence se situe donc surtout sur les marchés des jeunes diplômés mais aussi des confirmés (5 à 10 ans d’expérience). La pénurie des profils confirmés pousse les entreprises à recruter des jeunes diplômés détenteurs du titre d’actuaire, seuls capables de comprendre plus rapidement les techniques assurantielles, explique Elsa Liautaud. Les formations les plus cotées : l’ENSAE, l’ISFA et l’ISUP.

Pour ceux qui ne seraient pas passés par une école, d’autres voies restent possibles. « Nous privilégions les candidats avec 1 ou 2 années d’expérience en société d’assurance ou en conseil avec une expérience en modélisation financière », note Stéphane Chappelier.

Conséquence de la tension qui s’opère sur les marchés des confirmés et jeunes diplômés : les actuaires n’hésitent pas à surenchérir leurs prétentions salariales et à choisir le plus offrant. Les rémunérations se situent entre 40 et 70 k€ pour des candidats ayant entre 3 et 5 ans d’expérience selon la dernière étude de rémunération du cabinet Robert Half et entre 70 et 120 k€ pour des profils ayant entre 7 et 10 ans d’expérience. La bonne nouvelle : « à moins d’augmenter le nombre de titres d’actuaire délivrés, l’insuffisance de profils risque de se poursuivre encore durant plusieurs années », conclut Stéphane Chappellier.

*Propos recueillis dans l’étude de rémunération assurance de Hays

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