Alors que le G20 se réunira en avril pour essayer de définir de nouvelles règles du jeu plus strictes pour la finance internationale, la saga des débats sur les salaires des financiers continue. Pour Georges Ugeux, PDG de Galileo Global Advisors, une banque d’affaires internationale à New York, et ex- Executive Vice President International du New York Stock Exchange, la structure de rémunération des dirigeants des institutions financières est une cause profonde de la crise que nous venons de traverser. De nombreux professionnels de la finance en appelaient récemment aussi en France à une révision des systèmes de rémunération pratiqués dans les institutions financières.
G. Ugeux quant à lui distingue bien les salaires des dirigeants des institutions financières de ceux des opérateurs financiers, comme les banquiers d’affaires ou traders. Leur mode de rémunération repose en effet sur le principe d’alignement des intérêts des dirigeants sur ceux des actionnaires. G. Ugeux voit de nombreuses incohérences dans cette pratique. Les intérêts des actionnaires sont loin d’être convergents. Certains comme les Hedges Funds ont des objectifs de court terme alors que les fonds de pension sont à la recherche d’une croissance à long terme. Les options d’achat accordées aux dirigeants ne produisent pas systèmatiquement les effets attendus et reposent sur un postulat fragile, à savoir que les cours de bourse reflètent directement la performance des entreprises. Or comme le rappelle G. Ugeux ces dernières années nous avons assisté à des fluctuations de cours de bourse déconnectées des performances des entreprises. L’analyse de G. Ugeux relance le débat sans apporter forcément de réponses concrètes.