Selon un sondage réalisé par l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de travail) avec l’institut CSA auprès des salariés français sur leur perception du stress au travail, plus de 41% des salariés seraient stressés, chiffre qui atteint 57% pour les cadres supérieurs. Dans 60 % des cas, ils attribuent leur stress au travail et 38% au travail et à leur vie personnelle. L’enquête révèle en outre une accentuation du niveau de stress des salariés, liée à la crise économique actuelle.
La finance en tête du sondage concernant le niveau de stress ? Pas réellement. Pascale Levet, Directrice à l’ANACT, relativise la situation des professionnels de la finance : « je pense qu’il y a des secteurs d’activité qui exposent davantage les individus aux facteurs de risques. Certains sont construits pratiquement autour de ces risques. Mais on aurait tort de ne penser qu’à des secteurs emblématiques comme la finance. Certaines situations de travail plus « ordinaires » – aides-soignantes, agents de sécurité, opérateurs, etc. – peuvent représenter des situations de stress extrêmement élevé ». (Le Monde)
Une situation partagée mais tabou
Parmi les grandes familles de tension identifiées, le sondage relève l’organisation dans le travail (surcharge principalement) et le manque de satisfaction des exigences personnelles (problèmes de salaire et manque de reconnaissance). Les relations avec la hiérarchie et collègues ainsi que les changements dans le travail viennent juste derrière. A noter que le manque de soutien de la part de la hiérarchie et les situations de tensions et de conflits sont plus particulièrement sources de stress pour les salariés en finance. Les salariés des grandes entreprises (150 à 999) sont les plus exposés aux familles de tension.
Comment parler de son stress à ses supérieurs ? Difficile car bien souvent avouer à son patron qu’on est stressé, c’est comme avouer qu’on est insuffisant ou incompétent. Pascale Levet précise pourtant que « le stress révèle davantage les difficultés d’une situation de travail que la personnalité d’un salarié, et dire à son patron qu’on est stressé, c’est plutôt lui parler de ce qui ne marche pas dans sa situation de travail et qu’on pourrait éventuellement améliorer ». Il s’agit donc de travailler avec son supérieur sur les causes.
Si les statistiques, et sondages indiquent une augmentation du stress au travail, c’est sans doute dû à la crise et aux conditions de travail mais pas seulement. Pascale Levet mentionne un autre facteur important : « de nombreux salariés, sommés de s’engager, de se montrer motivés et concernés, exercent un œil de plus en plus critique sur les conditions de fonctionnement de leurs organisations, sur la difficulté à tenir leur rôle. Sans doute aussi une plus grande maturité des salariés sur ce sujet ».