Les Etats-Unis ne sont pas épargnés par les débats sur l’intérêt de taxer ou pas les bonus des banquiers. Les dernières mesures de la Grande Bretagne et de la France pour taxer les bonus de la finance, jugés à tort responsables de la crise, intensifient les débats outre atlantique.
Neil H. Buchanan, éditorialiste à CNN et professeur d’économie, se demande si les Etats-Unis ne devraient pas adopter des mesures similaires. Il s’interroge notamment sur l’un des principaux arguments avancés par les opposants à la taxe, à savoir qu’elle découragerait les plus talentueux à travailler en finance, secteur clé de l’économie américaine. Pour Neil H. Buchanan, la taxe bien au contraire inciterait les professionnels de la finance à travailler plus pour conserver leur niveau de rémunération. C’est seulement la crainte d’une taxe supplémentaire dans le futur qui pourrait définitivement inciter les plus talentueux à quitter l’industrie des services financiers.
Pour Paul Krugman, cela ne serait finalement pas une mauvaise chose, la finance ayant éloigné ces dernières années éloigné trop de gens talentueux d’autres secteurs essentiels à l’économie. Niel H. Buchanan est convaincu de l’efficacité d’une taxe sur les bonus et minimise l’effet de cette taxe sur les choix de carrières des professionnels de la finance en posant simplement la question suivante : si vous receviez un bonus de 4 millions de dollars et que vous encaissiez 2 millions après la déduction de la taxe, en plus de votre basic, est-ce que vous pourriez décider de quitter votre job ?