«L’adéquation entre la théorie économétrique et ses applications est une véritable réussite du programme.», Bertrand Koebel, Responsable du Master statistique et Econométrie de l’Université de Strasbourg

Est-ce que vous pouvez nous présenter le diplôme ?

Le master statistique et économétrie de l’Université de Strasbourg a été créé sous sa forme actuelle en 2005, mais repose sur une longue tradition en économétrie entretenue à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion et qui remonte aux années 1980.
Ce cursus en deux ans forme les étudiants à la famille des métiers de la statistique et de l’économétrie. Il a pour ambition de doter nos étudiants de trois compétences complémentaires : une bonne compréhension des phénomènes économiques, une maitrise des méthodes d’analyse et de tests statistiques/économétriques, une aisance à gérer et manipuler les bases de données économiques pour en extraire les informations pertinentes.

Combien avez-vous de promotions ?

Depuis 2005, année inaugurale du master, neuf cohortes d’étudiants se sont succédées. Si nous incluons les promotions de la maitrise d’économétrie (avant 2005) ce nombre est multiplié par quatre.

Quel est l’objectif de la formation ?

Le master statistique et économétrie a pour objectif de rendre les étudiants autonomes et professionnels, de leur permettre de mobiliser une vaste palette d’outils quantitatifs (et qualitatifs) pour analyser des questions souvent très hétérogènes : les sujets de mémoire de stages vont du marketing à la finance, en passant par l’assurance, l’ingénierie et le conseil économique. Le second objectif de notre master est de répondre aux besoins croissants des entreprises et des institutions en termes de gestion de bases de données parfois très importantes, notamment pour en extraire et interpréter les informations de manière pertinentes pour leur politique, leur stratégie et leur évolution.

Quels sont les points forts du programme ?
L’adéquation entre la théorie économétrique et ses applications est une véritable réussite du programme. Certains résultats en statistique et en économétrie qui semblaient dans les années 1990 encore être des réflexions purement théoriques sans aucun espoir d’application sont actuellement couramment utilisés, grâce à la puissance de calcul accrue des ordinateurs, et à la disponibilité croissantes de bases de données parfois complexes. Les compétences en programmation de nos étudiants représentent souvent un avantage pour eux, car elles leur permettent de n’être pas de simples utilisateurs de logiciels préconçus, mais de contribuer à leur développement.
L’ajout du stage obligatoire en fin de formation s’est montré très intéressant pour permettre à nos étudiants une transition continue entre le monde étudiant et professionnel. Pour les étudiants qui préfèrent réaliser un mémoire de recherche, un suivi de mémoire est organisé pour leur permettre d’en améliorer la qualité, et d’acquérir les « ficelles du métier ».


Quels sont les profils des étudiants ?

La moitié de nos étudiants ont suivi un cursus « mathématiques et économie » ou MASS, l’autre moitié dispose d’une licence d’économie avec un intérêt poussé pour les méthodes quantitatives et ayant un bonne maitrise des outils que constituent l’algèbre, l’analyse, la statistique les probabilités. Nous recrutons entre 10 à 30% d’étudiants externes à condition qu’ils aient validé nos prérequis avec de bons résultats.

Comment est composé le corps enseignant ?
Les cours sont principalement dispensés par des collègues de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion qui sont également membres du Bureau d’économie Théorique et Appliquée. A ce titre, ils ont une expérience professionnelle d’enseignant-chercheurs, mais ont également réalisé des études de conseil, plus appliquées et destinées à des institutions et des entreprises. Enfin une partie de nos enseignants vient de l’étranger (Luxembourg, Allemagne). Les cours sont donc en partie dispensés en anglais.

Quelles sont vos relations avec les entreprises ?
Nos contacts avec les entreprises se sont institutionnalisés avec la mise en place d’un stage obligatoire à la fin de la deuxième année de master, et la soutenance du mémoire de stage qui souvent se fait en présence des responsables de stage de l’entreprise d’accueil. Nous avons également de bons contacts avec certaines institutions. Le recrutement dans ce domaine se fait souvent à l’échelle nationale ou internationale, au sein d’entreprises très différentes. Nous cultivons cependant aussi des liens étroits avec un petit nombre d’entreprises locales qui ont recruté au sein de notre formation.
Dans bien des cas les étudiants sont recrutés à l’issu de leur stage de deuxième année (M2).

Que deviennent vos anciens ? Est-ce que vous avez des exemples ?
Nos anciens étudiants se voient en général confier la réalisation de travaux intéressants, nécessitant certes la maitrise des outils économétriques, mais exigeant souvent un engagement important ainsi que des prises d’initiatives. A terme ils occupent des postes à responsabilités. Parmi les métiers exercés par nos anciens étudiants, nous pouvons noter les suivants : Responsable d’études statistiques, Chef de projet décisionnel, Responsable d’études Risque de Marché, Statisticienne Economiste, Directeur de Projet, Directrice Marketing et Distribution.
Les entreprises et institutions recrutant nos étudiants sont variées, en voici une liste non exhaustive : Accenture, AFI ESCA, Allianz, Arval, AXA, Azane, Banque de France, BNP Paribas, Bureau International du Travail, Caisse d’Epargne d’Alsace, Capgemini, Crédit Foncier et Communal d’Alsace-Lorraine, Crédit Industriel et Commercial, Crédit Mutuel, Harwell Management, Société Générale, Ségécé Klépierre…
Enfin, nous avons également formé un nombre important de chercheurs qui sont en poste dans de nombreux pays (Angleterre, Allemagne, Danemark, Etats-Unis, France, Luxembourg, Pays-Bas, Suède) au sein d’universités et de centres de recherche.
De manière générale, nous observons une forte corrélation entre le niveau et l’engagement des étudiants dans leurs études et leur réussite professionnelle.

Est-ce que votre formation est accessible également en formation continue ?
Ce n’est pas le cas actuellement, mais nous candidatons à l’obtention du label EMOS (European Masters in Official Statistics), et en cas de succès nous serons amenés à formuler une offre de formation continue en direction des personnels d’instituts de statistique.

Comment procédez-vous pour faire évoluer votre programme ?
L’équipe pédagogique du master réfléchit continûment au contenu des cours et procède à des ajustements à la suite des échanges avec les étudiants. Les changements les plus substantiels se font de manière concertée lors des demandes d’habilitation de notre cursus et de l’évaluation du master. L’obtention éventuelle du label EMOS s’accompagnera nécessairement de modifications de notre programme.

Nous sommes également à l’écoute des étudiants ainsi que des professionnels qui les recrutent. Nous avons notamment inclus des modules de programmation (sur les logiciels SAS, et R par exemple), qui n’étaient pas initialement enseignés en tant que tels. Des ateliers sont proposés pour permettre aux étudiants de prendre la parole en public et de présenter leurs travaux empiriques. Plusieurs cours sont maintenant dispensés en anglais, et nous avons également approfondi nos relations internationales permettant à nos étudiants de réaliser une partie de leur master à l’étranger, notamment à Constance (en Allemagne).


Bertrand Koebel est professeur d’économie et co-responsable du master statistique et économétrie. Il est affecté à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion à l’Université de Strasbourg depuis 2005, après avoir été en poste en Allemagne et en Angleterre. Il enseigne principalement l’économétrie et publie régulièrement des articles de recherche dans ce domaine.

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