A l’instar des credit managers, le poste de trésorier a connu un essor important ces dernières années et résiste plutôt bien à la crise. Une bonne couverture des risques et une gestion du cash sécurisée devraient rester au cœur des problématiques des groupes mais aussi des structures de taille plus modeste en 2009.
« De nombreuses sociétés connaissent des problèmes de liquidité et de gestion de leurs coûts. Les missions de financement des trésoriers ont pris une plus grande importance depuis un an », précise Olivier Bornecque, Directeur de la gestion de trésorerie chez Aviva et Président de l’association des trésoriers d’entreprise (AFTE). Les entreprises continuent donc d’embaucher.
« Le recrutement résiste bien à la crise car ces profils ont des compétences spécifiques qui sont assez rares sur le marché » souligne David Peyran, Directeur au sein du cabinet Creditjob. « En outre, les structures qui ont besoin d’un trésorier ont souvent une surface financière assez importante. En dessous d’un seuil de 50 millions d’euros de CA, c’est fréquemment le comptable qui occupe cette fonction »
Un métier en mutation
Les profils sont d’autant plus difficiles à recruter que le poste monte en gamme. « Grâce à l’évolution des techniques, les tâches quotidiennes se sont automatisées, et le trésorier a de plus en plus de temps pour mener ses réflexions stratégiques. Une grande partie de notre travail consiste à gérer les risques (contre-parties, fraudes …)», explique Olivier Bornecque. Autre évolution selon lui: un trésorier doit avoir des connaissances de plus en plus précises en comptabilité pour pouvoir évaluer l’incidence de tel ou tel instrument qu’il souhaite utiliser sur le résultat de son entreprise.
Le candidat idéal est difficile à trouver. « Les recruteurs cherchent une expérience mais aussi un diplôme (école de commerce ou DECF). En revanche, ils préfèreront une moins bonne école de commerce mais une expérience validée en termes d’autonomie » ajoute David Peyran. A noter qu’il existe des masters spécialisés de trésorerie (Université Paris Sorbonne, Rennes…). L’adaptabilité et la mobilité sont également de mise compte tenu du marché. En revanche, il n’existe pas de profil-type : « il y a autant de parcours que de trésoriers », souligne Olivier Bornecque.
Les candidats semblent quant à eux de plus en plus réticents à quitter leur poste pour tenter l’aventure ailleurs et privilégient souvent la mobilité interne pour évoluer. Pour David Peyran, « les candidats sont plus regardants, ils cherchent à intégrer une structure qui va leur proposer un projet, leur permettre de grimper les échelons sur le long terme et de développer leurs compétences. La notion de risque est devenue très présente ». En outre, dans une logique de contraction de frais généraux selon Olivier Bornecque, on peut penser que les sociétés de taille moyenne risquent de se passer – à tort – plus facilement d’un trésorier que d’un comptable. Les recruteurs se veulent pourtant rassurants : ces experts devraient continuer à rester un profil recherché sur 2009. Une bonne nouvelle pour les candidats en ces temps de crise…