Si les embauches marquent un net ralentissement par rapport à l’année dernière, les chiffres annoncés pour 2009 sont moins catastrophiques qu’on pouvait le craindre : 16.000 recrutements prévus pour l’année en cours (hors Crédit Mutuel-CIC) contre 23.500 en 2008 (Les Echos). Il s’agit davantage d’un retour à la prudence que d’un arrêt net des embauches.
Certains métiers ont été davantage affectés. Les banques de financement et d’investissement (BFI) des établissements français qui ont généré près de 6 milliards d’euros de perte en 2008 ont annoncé des coupes de leurs effectifs d’environ 3.500 postes, en particulier sur les métiers de marché: 735 chez Calyon (250 en France, 250 à l’étranger et 235 dans le courtage), 1000 pour la BFI de BNP Paribas, 1250 chez Natixis dont 850 sur la BFI.
La Société Générale prévoit quant à elle un projet de réorganisation des métiers de marché qui devrait se faire à effectif constant : des reclassements entre le front-office dont les effectifs vont diminuer et le back et middle-office où ils devraient augmenter.
Les banques étrangères réduisent leurs effectifs
Les banques étrangères en France vont aussi connaître de nombreuses suppressions d’emplois décidées au niveau mondial. Chez Citigroup qui coupe près de 15% de ses effectifs dans le monde, une trentaine de postes sur environ 200 à Paris devraient disparaitre, un chiffre qui n’a pas encore été confirmé par la banque (Les Echos). Le bancassureur ING a lancé un plan de 7.000 suppressions d’emplois dans le monde et devrait supprimer 20% de ses 400 postes en France, pour l’essentiel dans la partie intermédiation action.
HSBC et Barclays semblent bien résister avec de faibles décélérations de leurs embauches. HSBC prévoit en effet 700 recrutements en 2009 contre 850 en 2008 (sur 11.700 employés en France). Barclays devrait embaucher 110 personnes en France contre 150 l’année dernière (sur 1.500 employés en France).
Une décélération qui « ne doit rien à la crise »
Le recrutement se poursuit globalement à un rythme soutenu destiné à pallier les nombreux départs à la retraite prévus cette année. Si l’ensemble des banques prévoient des recrutements bien inférieurs à ceux réalisés en 2008, toutes assurent que la crise n’y est pour rien.
Chez BNP Paribas, les recrutements devraient être inférieurs de près d’un tiers par rapport à l’an dernier : 3000 contre 4.700 l’an dernier. « Ce chiffre dépend de plusieurs éléments et notamment du taux de démission des collaborateurs », souligne Carole Leroy, adjointe au recrutement chez BNP Paribas interrogée par Les Echos.
Même ton prudent chez HSBC qui affirme que les recrutements n’ont pas été fondamentalement affectés par la crise (Les Echos) et aux Caisses d’Epargne où on assure que la crise n’a aucun impact sur la politique de recrutement.